L'assemblée générale élective du bureau de la Mouhafadha de Tiaret, tenue vendredi sur les hauteurs de la ville, a été tumultueuse et s'est achevée en queue de poisson par la faute de ceux sensés conduire dans la sérénité l'opération. La rencontre trop crainte de par les débordements prévisibles mais violents de certains militants, apparemment rompus à ce genre d'exercice, a été caractérisée par un flop magistral. Au lieu de souscrire au vœu exprimé par la salle, dans sa quasi majorité, de procéder à un vote qui privilégie la représentativité par daïra, les membres de la commission semblaient plutôt s'engager vers la position d'une minorité qui faisait prévaloir l'urne. Cherchant la voie du compromis alors que la salle avait tranché à l'unanimité, l'équipe d'Alger s'est engouffrée dans des considérations qui avaient fortement déplu et donc généré une grogne sans pareille. Auparavant, la question du mode de scrutin a valu une très forte adhésion des 282 membres présents et chaque daïra s'en est allée élire ses représentants, souvent au prix de compromissions pour remettre la liste au bureau du congrès, lui aussi démocratiquement élu. Coup de théâtre dans l'après-midi. Au lieu de continuer sur la voie choisie par la majorité, les orateurs qui se sont succédés (avaient-ils le droit après l'élection du bureau du congrès ?) en sont venus à des gesticulations verbales qui ont suscité la colère. « C'est vrai, dira Djouhri Azzedine, que la plupart ont choisi le mode qui leur convient mais faut-il faire abstraction de la minorité qui privilégie l'urne ? ». La suite fut un abandon total de la salle sous les quolibets. Avant-hier, on a appris que plus de 38 kasmas, sur les 42, auraient déposé une motion de soutien à la décision prise par les militants lors de l'AG de vendredi passé et certaines voix parlent d'« une équité dans la représentativité territoriale » et fait notable : le FLN semble avoir jeté ses tentacules sur l'UGTA. Le vieux syndicat a pu placer trois de ses cadres dans la nouvelle Mouhafadha.