Fondée en 96-97 après J-C, sous l'empereur Nerva, en même temps que Sitifis, Djemila ex-Cuicul offre des potentialités touristiques indéniables. S'étendant sur plus de 42 ha, le site est absolument à visiter. Le site, classé au patrimoine mondial par l'Unesco en 1982, est l'un des sites les mieux conservés au monde romain. La cité fut organisée en commune romaine, administrée par une assemblée élue, sous la haute autorité du légat impérial, qui exerçait en Numidie les pouvoirs civils et militaires. Elle atteignit peut-être 10 000 habitants. Autour du forum, se construisirent, au cours de l'IIe siècle, les principaux temples et des édifices administratifs. De la période des empereurs Antonins datent aussi le théâtre et les grands thermes, édifiés au-delà des remparts. Au début du IIIèmes. les maisons débordaient, de toutes parts, l'enceinte devenue trop étroite. Sous le règne de Caracalla, la municipalité fit démolir le rempart sud et aménager une nouvelle place publique au pied de la colline. Sur ce nouveau forum s'élève l'arc de triomphe, le temple dédié au culte de la dynastie fondée par Septime Sévère (d'origine africaine). Cette première moitié du IIIème s. amena une renaissance marquée par des travaux d'utilité publique et la construction d'une basilique civile et d'un marché. La communauté chrétienne, libérée par les édits de Constantin, fit bâtir, sur la colline sud, une église, un baptistère et des habitations destinées à l'évêque et aux prêtres. Djemila s'est ensuite maintenue encore jusqu'à la fin du Vème s. à l'époque des Vandales. Avant de faire un tour au niveau des deux villes ; à savoir la cité païenne et chrétienne, un détour par le musée qui renferme une incommensurable richesse, surtout les panneaux mosaïques et la maquette d'une ville parfaitement reproduite, est recommandé. Une fois sur les lieux, le visiteur est subjugué par l'architecture des civilisations anciennes qui attirent les visiteurs de tout bord. Il faut des heures pour contempler et admirer le baptistère, les deux basiliques, les grands termes, le théâtre, l'arc de Caracalla, le temple de Septime Sévère, le marché de Cosinus, le forum et les luxueuses maisons de Bacchus Cresconius, etc. L'ex-Cuicul, qui ne cesse d'apprivoiser les adeptes et férus des vestiges, envoûte les diplomates, les chercheurs, les historiens et les milliers de citoyens, trouvant malin plaisir à visiter les ruines, témoins des temps anciens. Il est par ailleurs recommandé de faire une halte au niveau des sites de Mons, lieu appelé Henchir El Ksar. L'espace occupant une grande superficie est situé sur l'ancien itinéraire entre Sétif et l'ex-Cuicul. Les restes archéologiques dans ce site se limitent au tracé de la forteresse byzantine et les ruines visibles d'un temple. En cet endroit, l'on a trouvé la plus ancienne inscription latine datée de l'an 157. Pour ces trésors, et beaucoup d'autres, le détour en vaut la chandelle.