Les rencontres entre représentants des travailleurs et du ministère de la Santé ou du Premier ministère n'ont eu aucun effet concret sur les dossiers en suspens qui font l'objet de protestation depuis plusieurs années. La grève à laquelle ont appelé les syndicats autonomes de santé publique, coïncidant avec le débrayage cyclique des corps communs du secteur, a eu pour effet de paralyser les services hospitaliers. Même si l'action de protestation a rimé avec assurance du service minimum, les malades ont dû faire preuve de patience, leur rendez-vous étant reporté jusqu'à la fin du débrayage. Pour les grévistes, cette action est le résultat de «la politique de fuite en avant des autorités, laissant le secteur de la santé se débattre dans ses problèmes depuis plusieurs années». En plus de l'arrêt de toutes les activités par les médecins généralistes et spécialistes et des effectifs du paramédical et des corps communs, un sit-in a été organisé à l'intérieur de l'hôpital Mustapha Pacha, à Alger, par les représentants du paramédical et des corps communs qui ont crié leur ras-le-bol et leur colère quant à la situation dans laquelle ils évoluent. Les banderoles renseignent sur les revendications de cette catégorie de travailleurs qui réclament «une justice sociale» qui ne peut venir qu'avec une augmentation de salaire et la généralisation de la prime de contagion. Pour rappel, les corps communs sont à leur quatrième semaine de grève cyclique de 4 jours par semaine «dans l'indifférence totale de la tutelle». L'indifférence est le même sort subi par l'action organisée au même temps par l'Intersyndicale de la santé qui était, hier, à sa première journée d'une grève de trois jours. Les syndicats du secteur se félicitent du taux de suivi enregistré. Selon Lyès Merabet, président du Syndicat national des praticiens de santé publique (SNPSP), le taux de suivi national se situe autour de 80% ; dans la capitale, ce taux avoisine les 85%. Les services hospitaliers et centres de santé de proximité ont été paralysés. Le service minimum est cependant garanti. «Nous avons reporté les consultations, mais nous nous occupons des cas d'urgence, des injections, des consultations pour les enfants et les personnes âgées», explique une infirmière au centre de santé Bouchenafa à Alger. Les services des hôpitaux de Kouba, Hussein Dey, Mustapha ou Rouiba sont presque paralysés. En plus du SNPSP, le Syndicat national des praticiens spécialistes de santé publique (SNPSSP), le Syndicat algérien des psychologues (SAP) et le Syndicat des enseignants en paramédical, membres de cette Intersyndicale, sont également initiateurs de ce débrayage. Cette action de protestation marque en fait la fin d'une période de reprise de dialogue qui n'a duré que quelques mois. Les rencontres entre représentants des travailleurs avec ceux du ministère de la Santé ou du Premier ministère n'étaient d'aucun effet concret sur les dossiers en suspens qui font objet de protestation depuis plusieurs années. Pour rappel, les revendications des grévistes sont liées, entre autres, à la révision de leur statut et l'actualisation des primes de contagion et de garde. Il s'agit aussi de l'ouverture des concours d'accès au grade supérieur pour les praticiens.