Le président de la Fédération algérienne de football (FAF), Hamid Haddadj, est à Paris, depuis hier. Sa présence dans la capitale française est motivée par le rendez-vous qu'il a fixé à Philippe Troussier pour explorer avec l'intéressé la piste de son (éventuelle) venue en Algérie comme sélectionneur. Les deux hommes se rencontreront aujourd'hui pour évoquer cette question. Rappelons que l'entraîneur français figure en bonne place sur la liste des techniciens étrangers pistés par la fédération susceptibles de driver les Verts. La FAF a pris langue avec lui par le biais de proches du président. Le « sorcier blanc », convoité par la Chine en prévision des JO 2008 et par des sélections africaines (Cameroun, Sénégal), est rentré hier du Japon. Les premières touches avec Philippe Troussier ont été appréciées par ses interlocuteurs. Les deux parties ont pratiquement la même vision en ce qui concerne l'avenir du football algérien. Lui est prêt à venir travailler en Algérie, « mais pas à n'importe quel prix », révèle un observateur. Au plan salarial, Philippe Troussier est gourmand. Il aurait fixé la barre entre 40 000 et 50 000 euros. La FAF ne peut pas le suivre sur ce terrain. Hamid Haddadj compte le convaincre à revoir à la baisse ses prétentions d'autant plus que les pouvoirs publics sollicités pour apporter leur contribution ont répondu par la négative à la sollicitation de la FAF. A priori, il y a peu de chance pour que Philippe Troussier soit le prochain sélectionneur de l'équipe d'Algérie. Dans ce domaine, la FAF n'a pas les moyens de ses ambitions (recruter un sélectionneur étranger de valeur). Au cas où Hamid Haddadj ne conclut pas avec Philippe Troussier, le tour de la question sera vite fait. Il faudra alors se rabattre sur l'option d'un coach local. Le bureau fédéral dispose d'un court délai pour choisir celui qui aura la lourde charge de préparer les Verts en prévision de la première rencontre des éliminatoires de la CAN 2008, face à la Guinée, le 3 septembre 2006 à Conakry. Quelques noms sont sur les tablettes de Hamid Haddadj. Il s'agit d'entraîneurs qui sont en fonction au niveau de clubs de la nationale Une. La nomination du sélectionneur (local) n'interviendra pas avant la fin de la saison afin de ne pas perturber les hommes ciblés, rivés sur la dernière ligne droite. Haddadj chez Blatter Par ailleurs, le président Hamid Haddadj profitera de son voyage en France pour faire un saut à Zurich, où il sera l'hôte du président de la FIFA, Joseph S. Blatter, le 27 avril. Le patron du football mondial a adressé une invitation à Hamid Haddadj, quelques semaines après l'élection de ce dernier au poste de président de la FAF (23 janvier 2006). Nul doute que Joseph S. Blatter saisira l'occasion de la visite de Hamid Haddadj à Zurich pour aborder avec lui la question de la mise en conformité des statuts de la FAF par rapport à ceux de la FIFA. Pour rappel, l'adoption du décret exécutif n°05-405 du 17 octobre 2005, fixant les modalités d'organisation et de fonctionnement ainsi que les conditions de reconnaissance d'utilité publique et d'intérêt général des fédérations sportives nationales, a suscité la réaction de la FIFA, qui a menacé la FAF de suspension si deux articles du décret (la durée du mandat des membres élus et le pourcentage d'experts désignés par la tutelle) étaient appliqués. Le MJS a finalement fait marche arrière après avoir signifié avec force que rien ni personne ne pouvait enrayer sa démarche. La suite, tout le monde la connaît. Après la baisse de tension enregistrée après l'élection de Hamid Haddadj à la tête de la FAF, l'opération s'est opérée avec les anciens statuts, la FIFA est revenue à la charge enjoignant la FAF à lui faire parvenir, avant le 30 mai, ses statuts pour leur mise en conformité avec ceux de la FIFA.