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Préscolaire : Le parent pauvre de l'éducation
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Publié dans El Watan le 10 - 05 - 2013

Déperdition scolaire, difficultés de concentration, échec professionnel… Pour les enfants qui n'ont pas fréquenté de maternelle ou de classe préparatoire avant leur scolarisation, comme la plupart des petits Algériens, les conséquences sont lourdes même à l'âge adulte. En juin, le ministère de la Santé et l'Unicef rendront public une étude menée sur la scolarisation des moins de 5 ans.
«Dans ma classe de première année scolaire, je me retrouve avec quatre élèves de différents niveaux. Parmi eux, un a fait sa classe préparatoire dans une école privée, et il est le meilleur de tous. Un autre a été initié au programme de la première année publique par son inscription à la classe préparatoire, et il est appelé à mieux s'adapter. Le troisième, qui a choisi une école coranique, a des connaissances qui se limitent à l'alphabet arabe et à quelques sourates. Le quatrième n'a aucune initiation préalable», témoigne un instituteur au primaire. Censée être généralisée depuis déjà quatre ans, l'éducation préparatoire ne touche pas encore tous les enfants qui ont atteint l'âge règlementaire pour y accéder, c'est-à-dire 5 ans. Selon les chiffres officiels, ils seraient 72% à être inscrits. D'après les parents et les enseignants, la réalité serait bien en deçà de ce chiffre. Une enquête réalisée par le ministère de la Santé avec l'Unicef devrait révéler, le mois prochain, un état des lieux plus précis. «Les classes préparatoires doivent être ouvertes pour tous les enfants, ou alors il faut les fermer, ainsi tous les enfants seront sur un pied d'égalité», plaide la Fédération nationale des associations des parents d'élèves.
Alors que le ministère assure ne rien pouvoir faire, les experts s'alarment des impacts négatifs de l'absence de stratégie de préscolaire. «Les disparités sont très visibles dès la première année primaire, entre les enfants ayant suivi la classe préparatoire et les autres», relève Messaoud Amraoui, inspecteur du primaire et syndicaliste. Même l'étude nationale réalisée en 2010 sur un échantillon d'enfants ayant suivi un programme préparatoire de 2008 à 2010 par le ministère de l'Education fait état de l'efficacité de cette classe. En clair, «ils réussissent plus dans leur cursus», selon Kacem Djahlane, sous-directeur de l'éducation préscolaire et de l'enseignement spécifique au ministère. La tutelle a en effet constaté qu'il y a de moins en moins d'enfants qui doublent durant leur cursus, notamment au primaire. Même s'il défend l'idée que l'enfant peut se rattraper au primaire s'il n'a pas fait le préparatoire, à condition qu'il soit bien encadré, Ahmed Tessa, pédagogue, estime que «l'épanouissement de l'enfant sur tous les plans se fait à cette étape de l'éducation. Il y a une relation directe entre l'éducation préparatoire et la réussite du processus scolaire antérieur.
Les brillantes études universitaires se décident à ce niveau.» Le meilleur exemple de l'efficacité des classes préparatoires, c'est la wilaya de Tizi Ouzou. Avec un taux de natalité bas, de plus en plus de classes qui se ferment, les capacités d'accueil pour les classes préparatoires sont plus importantes. Pendant que la wilaya se classe... première au bac depuis deux ans. Même si aucune étude ne confirme le lien, dans les couloirs du ministère, on confirme à demi-mot. Pourquoi dans ce cas l'Algérie n'arrive-t-elle pas à généraliser l'éducation préparatoire à tous les enfants ? Elle qui est pourtant signataire de la convention de Dakar qui fixe les objectifs d'ici 2015 : «éducation pour tous et particulièrement la protection et l'éducation de la petite enfance».
Parce qu'il n'y a pas de volonté politique
Le ministère de l'Education n'a pas inscrit cette question parmi ses priorités, il ne peut donc pas rendre le préparatoire obligatoire tant qu'il n'a pas les moyens de cette politique. Il préfère par exemple éliminer la double vacation dans les écoles. «Autrement dit, les classes qui se sont libérées lorsque le nombre d'années passées au primaire est passé de six à cinq ans ont été immédiatement occupées par les enfants qui, en raison des surcharges des classes, n'allaient à l'école qu'une demi-journée», explique Kacem Djahlane. Malgré cette priorité, 859 écoles fonctionnent encore en double vacation totale (toutes les classes sont en double vacation) et 3330 en double vacation partielle. Autre priorité du gouvernement, la surcharge des classes. «Dès qu'il y a possibilité de généraliser ou d'ouvrir des classes, nous le faisons. Mais nous sommes liés par la loi qui nous fixe des priorités», se justifie le même responsable. Méziane Mériane, enseignant syndicaliste, pense que le caractère obligatoire du préparatoire doit devenir une priorité au même titre que le reste. «Comme cela se fait partout dans le monde !», explique-t-il.
Parce que les enseignants ne sont pas formés pour cette spécialité
Autre problème : selon le statut particulier, les enseignants et les maîtres d'école peuvent encadrer les enfants des classes préparatoires. Alors que, selon le pédagogue Ahmed Tessa, il faut un personnel spécifique : «Le préscolaire doit être basé sur un encadrement spécifique formé dans les Ecoles normales supérieures, au même titre que les autres paliers. Par le passé (les années 1960 et 1970, ndlr), cela existait. Il doit y avoir un module de l'éducation préscolaire.» Résultat : ce qui se fait actuellement ne prépare pas convenablement l'enfant à affronter l'école. Méziane Mériane explique : «Le préparatoire chez nous est presque synonyme de garderie. L'enfant est très mal preparé pour aborder la première année primaire. Par conséquent, l'enfant a des difficultés d'apprentissage, surtout des langues. A la maison, c'est soit le berbère soit l'arabe dialectal qu'il emploie, alors qu'à l'école, il affronte l'arabe académique. Le programme de l'année préparatoire devrait être élaboré comme un prérequis pour la première année. Il faut aussi qu'à travers ce programme l'enfant apprenne à vivre en groupe, partager des jeux avec ses camarades, bien se tenir. Et il faut impérativement changer les méthodes d'apprentissage de la langue arabe et la méthode globale par la méthode syllabique.»
Parce que le recrutement de personnel qualifié est bloqué par une politique d'austérité
L'absence d'un personnel qualifié constitue également un frein. «Il y a une politique d'austérité concernant le recrutement», explique Messoud Amraoui. «Les enseignants du cycle primaire bénéficient de formation en cours d'emploi pour prendre en charge ces enfants», argumente Djahlane. En 2008, quelque 17 000 enseignants encadraient le préparatoire. «80% des écoles peuvent répondre à ce besoin. Mais je pense que c'est une question de budget. Ils ne veulent pas investir dans le recrutement», affirme Idir Achour, syndicaliste, enseignant et vice-président d'APC.
Parce que les écoles existantes n'ont pas toutes de la place pour accueillir l'ensemble des enfants
Les structures d'accueil au sein des écoles font encore défaut, selon Amraoui, la demande dépasse toujours l'offre. Idir Achour raconte son expérience : «A Tichy, le directeur d'une école primaire refuse d'ouvrir une deuxième classe même si la demande est très forte. Ce chef d'établissment m'a clairement expliqué qu'il a reçu des instructions du ministère refusant d'élargir ce système.» Ahmed Khaled, de la Fédération des parents d'élèves, donne une autre analyse : «Les APC qui gèrent les écoles primaires bloquent encore et ne veulent pas faire dans l'extension des structures. On manque d'assiettes foncières. D'autres directeurs d'école refusent carrément d'ouvrir des classes pour ne pas assumer d'autres responsabilités, à l'instar des cantines. Même avec des dérogations signées par les directions de l'éducation, les parents trouvent des difficultés à inscrire leurs enfants.»


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