La prochaine rentrée scolaire marquera un tournant quant à la réforme du système éducatif : les anciennes méthodes d'enseignement ne seront plus en vigueur. Le ministre de l'Education nationale, lors de son intervention devant les directeurs de wilaya de l'éducation, a mis l'accent sur le volet qualitatif qui devra désormais prévaloir dans les missions incombant aux cadres du secteur. “Vous n'êtes plus en charge de suivre la réalisation des infrastructures qui sont du ressort du ministère de l'Habitat et de l'Urbanisme. Dorénavant, votre seul souci devra être celui du niveau des élèves, et tous les moyens seront donnés par l'Etat pour préparer les nouvelles générations à être des hommes et des femmes responsables”. Il affirmera que la réforme entrera cette année dans sa phase cruciale, puisqu'elle sera une réalité dans les trois paliers, et cela prouvera ainsi son irréversibilité. Il axera son intervention sur le grand intérêt qu'ont donné les équipes qui ont aiguillé cette réforme au premier cycle d'apprentissage : le préscolaire. “Nous nous demandons pourquoi le jeune Européen arrive au bac avec un niveau supérieur à celui d'un lycéen algérien, la raison est simple : le préscolaire démarre dès l'âge de 4 ans en Europe. Les pédagogues sont unanimes à affirmer que durant cette période, le jeune enfant scolarisé apprend vite, ce qui le rend plus éveillé”, explique le ministre de l'Education. Il ordonne aux 48 directeurs de l'éducation d'ouvrir une classe de préscolaire dans tous les établissements du primaire, d'autant que plusieurs locaux sont libres, car ce cycle ne comportera dorénavant que 5 niveaux au lieu de six précédemment. Il compte parvenir à un taux de 70% en matière de prise en charge en cycle préscolaire pour les enfants âgés de 5 ans, et ce, dans l'école publique et dans le privé. Il promet que ce taux sera de 100% dans les prochaines années, avant que l'âge du préscolaire ne soit ramené à 4 ans dans les prochaines années. Le ministre compte exploiter les salles ainsi libérées pour généraliser le préscolaire. Les enseignants du primaire, disposant d'une licence et qui seront en surnombre, passeront pour leur part au moyen pour suppléer le manque de professeurs dans les CEM qui sera engendré par le fait que ce cycle passera pour sa part de trois à quatre ans. Le ministre invite les responsables de son département à tous les niveaux de réagir désormais pour l'amélioration de la qualité de l'enseignement prodigué aux apprenants. Justement, il attirera l'attention des responsables du secteur sur le nombre impressionnant d'élèves qui rejoindront lors de la prochaine rentrée scolaire, le cycle moyen. “Ils seront 800 000 nouveaux collégiens, car les élèves des 5e et 6e années du primaire sont appelés à passer au niveau supérieur. Nous devons être prêts pour relever ce défi. Sur le plan des infrastructures, nous réceptionnerons 420 nouveaux collèges pour absorber le grand nombre de nouveaux collégiens”. Quant au lycée, le ministre rappelle que les cours cesseront dès le 12 mai prochain, ce jour coïncidera avec une réunion au ministère de l'Education sur les mesures à prendre pour l'échéance du bac. Pour cet examen, il faudra prévoir deux examens, l'un pour l'ancien système et l'autre pour les élèves de la réforme. Il annonce à ce sujet que pour les élèves de l'ancien système, il n'y aura pas de redoublants, mais ceux qui échoueront au bac, auront une chance de le repasser en candidats libres. Il informe, à ce sujet, les élèves de terminale que l'examen portera sur les cours des trois trimestres, excepté peut-être les 4 derniers cours de l'année. Quant aux professeurs du technique, il annonce qu'ils resteront tous dans l'éducation nationale, car ils auront leur place dans les filières technologiques où ils pourront assurer le travail de simulation sur des modèles informatiques entre autres. Il met l'accent sur l'importance que donne le gouvernement au volet éducation nationale, et il rappelle que l'argent du pétrole ira en priorité vers ce secteur stratégique. “L'Etat ne permettra à aucun parent, sous n'importe quel prétexte que ce soit, de priver ses enfants d'école. Les livres seront gratuits pour la 1re année du primaire et pour les enfants issus de familles démunies. Des cantines offriront des repas diététiques aux enfants qui habitent loin et des internats prendront en charge les enfants des familles nomades. “Je dirai plus, l'Etat est disposé à scolariser de force les élèves de parents récalcitrants, quitte à ouvrir des internats à Alger même, et ce, sans compter les poursuites judiciaires prévues par la loi pour ce genre de situations”, explique M. Boubekeur Benbouzid. Il révèle aussi que 20 milliards de dinars seront le budget alloué pour le chapitre alimentation et hôtellerie pour les cantines et les internats. Il annonce enfin que 41 millions de manuels scolaires seront imprimés cette année, et ce, eu égard au reliquat de l'exercice écoulé. Toujours en matière de nouveautés, il instruit les directeurs de wilaya de l'éducation, pour qu'il n'y ait plus de classes de plus de 30 élèves par division pédagogique. Il annonce, par ailleurs, la fin de la double vacation dans tous les établissements scolaires où les élèves n'auront cours que durant 4 jours et demi par semaine (jeudi et vendredi seront des journées sans cours ainsi que le lundi après-midi). Les enseignants seront chargés d'assurer des cours de soutien aux élèves qui ont des lacunes à suivre normalement leur scolarité. SaId Ibrahim