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Pour un projet présidentiel de transition vers la IIe République
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Les révoltes qui ont éclaté dans le Monde arabe en 2011 ont libéré tellement d'énergies, refoulées des décennies durant, qu'il est illusoire de croire que tout va finir par se tasser et les choses se calmer de sitôt !
Pour preuve, la poursuite des événements en Syrie, deux années après leur entame, indique clairement que ce processus sera poussé jusqu'au bout, avec le risque d'accoucher d'une nouvelle géographie et de nouvelles entités étatiques ethniques et religieuses, en rupture intégrale avec la philosophie républicaine et la pensée humaniste qui dominent en Occident et qui font sa puissance.
A l'opposé des dynamiques de regroupement et de consolidation des solidarités historiques, territoriales et politiques qui ont cours au nord du globe et qui ont conduit, entre autres, à l'unification de l'Europe qui tente ainsi de faire face à un monde en mutation accélérée, il est aisé de constater que dans le Sud, les pays d'Afrique et du Monde arabe se précipitent dangereusement vers le gouffre de la fragmentation et les divisions qui accentueront leur dépendance et conduiront à terme à leur «douce» recolonisation.
La chute de Saddam Hussein en Irak et la partition du Soudan ont été les signes forts que le monde s'achemine résolument vers un changement profond et irréversible. Depuis, beaucoup de pouvoirs, accrochés désespérément à un modèle de gouvernance dictatorial, en déphasage avec le moment historique caractérisé par la lutte pour les droits de la personne humaine, ont précipité leur pays dans le chaos.
L'Algérie à la croisée des chemins
Les effets de la dynamique enclenchée par la révolte tunisienne ne peuvent être contenus et mis à profit que par la transformation profonde de la situation politique nationale caractérisée par l'arbitraire, la confiscation des libertés, l'absence de transparence dans la gestion qui a produit une corruption phénoménale et un marasme social jamais égalé.
Dans ce contexte, il est impératif que le pouvoir et l'opposition s'accordent sur une lecture plus ou moins consensuelle des événements en cours dans le Monde arabe, en eux mêmes, aussi bien que dans leur relation avec la situation interne de notre pays. L'enseignement utile à retenir par tous est que seuls les Etats en accord avec leur peuple peuvent survivre, être indépendants et souverains. Les autres Etats, dont le fossé entre le peuple et les institutions est patent, auront le choix entre le néo protectorat et le désordre. Pour cette raison, il faut réaffirmer avec force que les tentatives du régime de tricher avec l'histoire par son insistance sur la spécificité algérienne, en faisant semblant de ne pas réaliser que cette spécificité n'est pas absolue d'un côté et qu'elle n'est en aucun cas un frein au changement d'un autre côté, revient à exposer le pays aux risques de l'effondrement au lieu d'y parer.
Or, si le patriotisme d'hier a conduit nos pères à se battre pour l'indépendance de notre pays, celui d'aujourd'hui nous dicte la prise de conscience des dangers qui le menacent aussi bien que l'effort à fournir afin de les affronter, en plaçant l'avenir de la nation au-dessus de toute autre considération.
A l'adresse des décideurs qui assumeront devant les hommes et l'histoire tout dérapage à venir, je suis tenté d'écrire : «Les privilèges que confère la gestion d'un Etat ne sont, en aucune manière, supérieurs en valeur morale et politique à l'Etat lui-même.»
éviter le chaos
Pour éviter le chaos qui la guette et la partition qui sera l'inévitable conséquence, l'Algérie, plus grand pays d'Afrique en termes de superficie après la division du Soudan, doit engager un véritable processus de changement pacifique et démocratique de son système de gouvernance. A cet effet, toute tentative de maintenir le statu quo n'est que la perte d'un temps précieux qu'il sera difficile de rattraper, d'autant plus que l'aspiration au changement vers plus de droits et de libertés est forte et traverse en profondeur toute la société. En effet et sous le regard d'un monde attentif et intéressé, le mouvement populaire réclamant ce changement ne cesse de prendre de plus en plus d'ampleur. Si aujourd'hui il s'en tient à des revendications socio-économiques dans le souci de ne pas aggraver la crise, il sera appelé, si le statu quo perdure, à avancer des revendications politiques radicales. C'est la nature même du combat politique qui l'impose. Cela d'un côté. D'un autre côté, il faut reconnaître que malgré les tentatives du pouvoir de limiter la pression populaire au centre du pays comme il est de tradition, l'irruption extraordinaire du Sud «des chômeurs» constitue un moment capital dans la vie sociopolitique de la nation. Cette irruption est salutaire à plus d'un titre.
En passant d'une lutte groupusculaire, qui a été attirée, un moment, par l'usage de la violence, à une lutte populaire et publique, le mouvement parti du Sud algérien s'est installé définitivement dans la voie pacifique et démocratique. Avec l'articulation de l'action des chômeurs aux luttes des autres forces nationales, il est sorti du cadre régionaliste qui l'a vu naître pour s'affirmer dans un cadre national. Seulement, force est d'admettre que cette irruption n'aura de répercutions positives que si les démocrates, à l'image du FFS, se mettent à l'écoute de cette dynamique et l'accompagnent au lieu de l'abandonner aux possibles tentatives d'embrigadement wahabistes et qataries. A ce propos, l'histoire proche nous enseigne que l'absence des démocrates dans l'encadrement des événements d'octobre 1988 a laissé la voie libre à l'islamisme populiste et radical qui s'est retrouvé seul à l'avant-garde des jeunes révoltés et qui s'est installé, à l'occasion, comme la force principale d'opposition au pouvoir. Cette manipulation, mise en œuvre par l'emprisonnement des militants du PAGS, d'un côté, et la neutralisation négociée du MCB, d'un autre côté, a permis au régime de se proposer comme l'unique alternative à lui-même. Gageons que, cette fois-ci, sous la pression de ce mouvement populaire, qui commence à se cristalliser de plus en plus, et sous la poussée des jeunes élites et des patriotes qui peuplent les institutions de l'Etat, le pouvoir finira par s'inviter, contraint, au chantier du changement, au lieu de chercher une dérobade qui nous coûtera bien plus cher que la décennie noire.
L'impératif changement
La prise du pouvoir par les islamistes en Egypte et en Tunisie a donné amplement raison aux voix qui se sont remémoré, dès les premiers jours des événements de 2011, la chute des Pahlavis en Iran, suivie du laminage total des forces progressistes qui avaient pris sur leurs épaules le mouvement de contestation qui a fait partir le Chah. Conscients des véritables intentions des grandes puissances menacées par une grave crise économico-financière, d'une part, et acculées par la relance de la course à la puissance imposée par l'émergence de la Chine, d'autre part, ces voix ont appelé à la vigilance patriotique et démocratique. Faut-il rappeler, à ce propos, que la situation de 2011 n'était en aucun cas semblable à celle de 1988, qui a resurgi dans les mémoires. L'écroulement du bloc de l'Est, la prépondérance des USA avec le profond changement dans la doctrine de l'OTAN, l'irruption fulgurante de la Chine et l'entame d'un nouveau cycle de concurrence sur la suprématie au niveau international, conjugués à un pluralisme de façade au niveau national, à l'émergence d'une opposition armée arrimée à l'Internationale terroriste, le tout, articulé à l'incapacité du régime à assumer la politique des réformes, ce qui a désespéré une grande frange de la population quant à une solution interne à la crise, rendent le moment explosif. Tout dérapage, aussi minime soit-il, est en mesure d'emporter le pays, tant la mauvaise gouvernance l'a terriblement fragilisé et affaibli. Face à cette situation, ces voix ont affirmé avec force et conviction qu'aucun changement pacifique et démocratique du système politique n'est possible sans la préservation de l'Etat national et de l'intégrité territoriale du pays.
Avec beaucoup de clairvoyance et de générosité, elles ont lié la nécessaire stabilité nationale à l'impératif d'un changement profond, intégral et sans délai. L'illustration parfaite de cette exigence se trouve, entre autres, dans la lettre adressée par feu Abdelhamid Mehri au président de la République en date du 17 février 2011, initiative saluée et appuyée par Hocine Aït Ahmed et d'autres personnalités et forces politiques nationales.
Le changement, comment et avec qui ?
Le changement ne viendra pas de lui-même, comme un don de ciel, comme il n'émanera pas de l'intérieur du régime. Fondé sur des clans qui ne s'allient que pour juguler une menace extérieure, le régime est incapable d'évoluer sans signer son arrêt de mort. Piégé par sa nature opaque et violente, il est, depuis quelque temps, en train de se donner en spectacle à travers des règlements de comptes qui dévoilent de grosses affaires de corruption qu'aucune autorité civile n'a pu stopper à temps, alors que ces affaires étaient de notoriété publique. Par conséquence, c'est plus la gestion policière par dossiers interposés qui est favorisée que la gestion politique articulée sur les prévisions et les projets. Sachant que la corruption ne peut être combattue que par la bonne gouvernance et la transparence que seul un système démocratique peut garantir.
Le changement ne viendra pas non plus de l'extérieur, dans une perspective d'écrasement du pouvoir en place sans risque de tout emporter, tant celui-ci a lié son sort à celui de l'Etat. Aussi, il y a lieu de signaler que le radicalisme déclaratif et les propositions extravagantes peuvent camoufler des logiques politiques qui sont responsables, en partie, de la situation de blocage actuelle.
Dans ce sens, force est de saisir que les appels à démettre le Président en exercice, qui viennent théoriquement de l'extérieur du régime, sont plus des souhaits de coup d'Etat en mesure d'installer le pays dans le chaos qu'une perspective salutaire. En effet, l'implication de l'armée, qui avait ramené Bouteflika en 2009, dans l'organisation de son départ à la place des forces politiques et sociales est, à plus d'un titre, injustifiée et contre-productif. Cette revendication, avancée essentiellement par les candidats aux élections présidentielle de 2004, confirme l'incapacité de ces forces politiques à récupérer l'initiative politique et à influer sur le cours des événements. Le commun des mortels sait que lorsque l'armée «dégage» un président, elle seule aura la latitude d'en placer un autre ! A ce moment, les forces politiques impliquées dans cette opération n'auront qu'à cautionner et légitimer le fait accompli.
Le changement sera, par contre, l'œuvre d'une action combinée entre les véritables forces du changement, ancrées dans la société et porteuses de ses aspirations les plus légitimes, et les forces les plus saines et les plus ambitieuses dans les institutions. Cette jonction des énergies se fera en plein action politique effective qui doit prendre appui sur des luttes citoyennes réelles et concrètes. Elle ne sera pas le résultat de conciliabules secrets et de marchandages de coulisses. A ce propos, il est impératif d'insister que les concepteurs du projet de changement et ses artisans doivent être les forces réelles de la société : partis politiques, associations civiles et personnalités autonomes. Il s'agit de chambouler la règle politique en sortant des schémas classiques dictés par la force et l'acceptation de la raison de la force qui a prévalu depuis l'indépendance. En effet, c'est aux forces institutionnelles d'être au service des forces du changement et non pas le contraire. C'est à l'Etat d'être au service de la nation et non pas au peuple de servir des castes dirigeantes qui ont perverti la notion du pouvoir constitutionnel.
L'élection présidentielle de 2014
L'Algérie est à la veille de l'élection présidentielle la plus déterminante de son histoire, tant l'enjeu est plus la pérennité de l'Etat national ou sa disparition qu'une simple action de contrôle du pouvoir présidentiel.
A la différence des élections précédentes, cette présidentielle se déroulera dans un climat d'incertitudes jamais vécu auparavant tant le contexte national, régional et international, est des plus incertains.
A ce climat porteur d'énormes dangers, s'ajoute l'éclatement du bloc au pouvoir avec tous les risques de manipulations, de violence et de contre- violence qui peuvent découler. En avril 2014, à la veille du 34e anniversaire du Printemps amazigh, nous serons en face d'une élection à haut risque !
En amont, la non-reconnaissance de tamazight comme langue officielle peut créer une situation d'agitation et de blocage difficile à gérer; en aval, il suffit qu'un candidat conteste les résultats pour que ses partisans sortent dans la rue, qu'une provocation crée la panique, qu'une victime tombe pour que la situation échappe à tout contrôle ! Il faut reconnaître que plusieurs forces sont impatientes de voir arriver ce moment. La première d'entre elles n'est autre que l'Internationale terroriste qui se donnera rendez-vous dans nos villes et montagnes, avec le gros arsenal qui lui sera généreusement cédé.
Ce n'est pas une vue de l'esprit, ni une fiction de mauvais goût que je suis en train de décrire pour installer la peur dans les volontés ! C'est un scénario prévisible que d'autres pays ont connu à plusieurs reprises et qui réclame de nous, éveil et vigilance. A ce niveau, je crois que le manquement le plus dangereux à éviter est celui de croire que le «pouvoir réel » maîtrise tout et qu'au bon moment, tout rentrera dans l'ordre comme par magie !
Or, s'il faut refuser, en tant que démocrates, que tout se décide en dehors de nos volontés, il est d'un impératif majeur d'œuvrer à créer les conditions de la survie de l'Etat si le pouvoir venait à chuter brutalement, ce qui est du domaine du prévisible.
Sécuriser politiquement l'élection
Conscients de ce danger, il s'agit d'œuvrer, ici et maintenant, à sécuriser politiquement ce rendez-vous.
Sécuriser politiquement l'élection c'est amener l'ensemble de la classe politique, ou sa majorité écrasante à élaborer et à signer un nouveau contrat national et patriotique qui placera l'Algérie au-dessus de toute autre considération. Après le contrat de novembre 1954, il s'agit de mettre en place un contrat démocratique et citoyen qui engage les acteurs politiques et les responsabilise devant le peuple et l'histoire et qui soit en mesure de circonscrire l'influence des forces de l'aggravation de la crise.Sécuriser politiquement l'élection c'est agir, dans la concertation et l'action commune, afin d'arracher au pouvoir l'engagement d'organiser une élection ouverte en mesure de redonner au peuple algérien l'envie de se ré-impliquer dans la construction de son pays. Il s'agit d'oser une solution algérienne à la crise, une solution démocratique qui prend racine du mouvement indépendantiste qui a toujours dépassé ses impasses par une plus grande implication de la population. Sur ce point, il faut insister sur le fait que la plus grande menace qui guette la sécurité nationale n'est autre que le détachement total du peuple de la chose politique et publique, un détachement qui désarme l'Etat et le vide de toute substance.
Sécuriser politiquement l'élection d'avril 2014, c'est mettre en place un dispositif assurant la transparence du vote et excluant toute fraude d'où qu'elle vienne, en commençant dès aujourd'hui à assainir le fichier électoral quitte à le reprendre dans son intégralité. En deuxième lieu, il s'agit de garantir l'intégrité de la surveillance électorale, d'un côté, et d'un autre côté, d'arracher aux candidats l'engagement solennel à couvrir l'ensemble des bureaux de vote au niveau national par un personnel apte à valider ou pas les PV des dépouillements. A ce sujet, se présenter à l'élection présidentielle avec une capacité zéro de contrôle du scrutin, comme le font un certain nombre de candidats inamovibles et d'autres qui se préparent à l'exercice, participe plus de l'arnaque politique que d'autre chose. Attitude condamnable dans une conjoncture normale, mais anti- patriotique en ce moment crucial que traverse le pays.
Sécuriser politiquement l'élection c'est travailler en faveur d'une présidentielle d'apaisement qui évacuera la logique des règlements de comptes entre clans, groupes et personnes.
Agir en dehors du conditionnement
A moins d'une année de ce rendez-vous crucial, il est impératif que les forces du changement se déterminent en dehors des schémas établis.
Pour pouvoir émerger du conditionnement, il est utile de :
- Mettre en évidence le caractère non conventionnel de la présidentielle à venir. Il s'agit d'affirmer, dès aujourd'hui, que le prochain président ne doit pas être perçu comme un président d'un mandat ordinaire, mais comme celui d'un mandat de changement et de transition vers la deuxième République. Son profil doit être déterminé en fonction de cette mission et du projet dont il sera porteur.
– Eviter de focaliser l'intérêt sur les personnes au lieu des projets. En effet, l'élaboration du projet présidentiel, la définition de son contenu et de ses objectifs doit précéder la désignation de son porteur qui peut intervenir dans le cadre d'une primaire.
Il s'agit, entre autres, de sortir de la conception du pouvoir personnel qui a prévalu depuis l'indépendance et d'accéder à celle du pouvoir institutionnel. Par conséquent, c'est passer en douceur de l'alternance clanique, qui n'implique que les branches du régime, à une alternance démocratique, qui concerne toute la société.
– S'atteler, en associant le maximum de forces politiques et sociales dynamiques et mobilisatrices à l'élaboration d'un projet présidentiel de transition. - Ce projet ne doit négliger aucun aspect, sécuritaire ou diplomatique soit-il. Dans cette perspective, les forces du changement se doivent d'intégrer l'idée de la permanence et de l'appropriation du pouvoir de l'Etat et de se comporter en fonction de cet objectif. Il s'agit d'œuvrer à faire admettre une transition active et dynamique qui ne paralyse pas les institutions de l'Etat et qui autorise l'intervention sur leur nature, leur mission et fonctionnement, quand bien même elles seraient en exercice. A cet effet, une rupture politique et sentimentale avec l'attentisme est exigée.
– Rendre visible le projet de l'alternative démocratique et asseoir, en rentabilisant la dynamique de la présidentielle, une nouvelle stratégie qui soit à la hauteur du moment historique et des enjeux à venir.
– Conscientiser les défenseurs du projet du changement que la probabilité de rater la prise du pouvoir à l'occasion de ce rendez-vous de 2014 ne doit en aucun cas signifier la perte du match, mais seulement celle d'une manche. Pour la suite, il s'agit de partir chaque fois à la quête du pouvoir, à tous les niveaux et sans aucun répit jusqu'au triomphe de l'idéal démocratique.
Conclusion
Au moment précis où des présidents sont déposés et présentés devant la justice de leur pays, à l'exemple de Moubarak en Egypte, ou chassés du trône de la féodalité tribale et exécutés en public, comme ce fut le cas de El Gueddafi en Libye, le système au pouvoir en Algérie ne peut se maintenir tel quel sans provoquer un désastre.
De cela, tout le monde est conscient. Aussi, face à l'exigence du changement de régime qui est le seul à même de garantir la pérennité de l'Etat, la prise du pouvoir et de son exercice effectif par l'opposition devient urgent.
Oui, s'opposer pour s'opposer n'a plus de sens. S'opposer et attendre un accident de l'histoire pour prendre la citadelle est irresponsable.
S'installer résolument dans une perspective de prise du pouvoir est une option stratégique noble et ambitieuse.
Elle est historiquement inévitable. Je conclus cette contribution en disant que pour tous, une nouvelle ère s'ouvre, avec de nouvelles réalités, de nouvelles contraintes, mais aussi et surtout l'exigence d'une nouvelle doctrine qui va restituer la totale souveraineté au peuple algérien qui, une fois replacé sur la scène de l'histoire, saura sauvegarder les acquis inestimables de Novembre 1954 en les approfondissant sans retenue ni autocensure.Telle est, à mon sens, la révolution à accomplir, celle du passage de la libération à la liberté, de l'autodétermination du peuple à l'émancipation du citoyen.


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