Les unités du port, du laminoir du rond à béton et du laminoir du fil machine d'ArcelorMittal Annaba étaient toujours à l'arrêt hier, avons-nous constaté hier sur place. Les dizaines de travailleurs des entreprises de sous-traitance, qui réclament à la direction générale l'intégration de l'effectif permanent de l'entreprise sidérurgique d'El Hadjar, ne décolèrent pas. En effet, au port de Annaba, c'est la paralysie totale, aucune activité liée au chargement du coke et son acheminement vers l'usine d'El Hadjar n'a été enregistrée depuis déjà trois jours. Situation similaire, durant la même période, en ce qui concerne le chargement des navires en produits sidérurgiques destinés à l'exportation. «Nous disposons d'une autonomie de quelques heures seulement en matière de coke, la seule énergie qui fait fonctionner le HF et les travailleurs au port de Annaba refusent son chargement et son acheminement à l'usine d'El Hadjar. Il faut que la force publique intervienne pour faire appliquer l'ordonnance judiciaire. Pour ce faire, nous avons saisi, une fois encore, le procureur de la République près le tribunal de Annaba», affirme la direction générale d'ArcelorMittal Annaba. Conscient de l'arrêt immédiat du haut fourneau (HF) pour défaut d'énergie, le directeur des ressources humaines a saisi, hier, des membres de la hiérarchie, appelant à prévoir des congés techniques forcés pour la totalité du personnel, puisque toutes les unités en aval et en amont seront paralysées en l'absence de la matière première. Du côté des travailleurs contestataires, ils n'ont pas voulu obtempérer jeudi à la décision de justice émise la veille à la faveur d'une plainte en référé, dont l'objet est occupation des lieux de production et entrave au travail. Ils ont préféré camper sur leurs positions jusqu'à la satisfaction de leur revendication. «Les négociations engagées avec eux n'ont pas abouti, même si leurs revendications demeurent illégitimes», selon toujours la direction générale. Le nouveau syndicat de l'entreprise, élu dernièrement sur fond de contestation, ne semble pas assez fort pour mettre fin à ce conflit qui risque de pénaliser lourdement leur outil de travail. «Il est occupé à récupérer le comité de participation qui gère les fonds des œuvres sociales pour satisfaire les ambitions de Aïssa Menadi, le secrétaire général de l'union locale des travailleurs de Sidi Amar. Un poste qui lui a été ‘‘offert'' par l'union de wilaya sous l'impulsion du député Tliba Bahaeddine. Un richissime homme d'affaires qui se prévaut de ses relations d'affaires avec les autorités nationales civiles et militaires», dénoncent les travailleurs d'ArcelorMittal Annaba qui s'opposent fermement à ce mouvement de protestation qu'ils qualifient de «chantage».