Après trois jours d'arrêt de travail et des pertes importantes, les travailleurs d'ArcelorMittal mettent fin à leur grève. Des sources provenant du complexe sidérurgique d'ArcelorMittal d'El Hadjar à Annaba ont indiqué qu'une réunion s'est tenue hier en début d'après-midi entre la direction générale et les représentants des travailleurs aboutissant à un dénouement du conflit. L'accord porte sur la réintégration de six employés suspendus. Cela a été suivi par un autre accord sur l'abandon de la grève. La direction générale s'est engagée à prendre en charge les doléances des contestataires. Pendant trois jours, le bras de fer a opposé les travailleurs de l'unité du haut-fourneau à la direction générale. Le mouvement était motivé par plusieurs revendications dont la demande de versement de l'augmentation des salaires à hauteur de 4% comme promis par la direction de l'entreprise. Il y a eu aussi d'autres revendications socioprofessionnelles. Le mouvement s'est soldé par 3 millions de dollars de pertes, tribut de trois jours de grève. Direction et travailleurs finissent par trouver un terrain d'entente. Le mouvement de grève était engagé par les travailleurs de cette unité névralgique de l'usine sidérurgique, à savoir le haut-fourneau. Une action qualifiée d'illégale par la direction générale du complexe d'El Hadjar. Car, et selon un communiqué rendu public par la direction générale d'ArcelorMittal/Annaba, et dont nous détenons une copie, ce débrayage s'engage au mépris des règles et procédures légales et dont les motifs sont infondés et peu compréhensibles. Les conséquences de ce mouvement de revendication, mettraient inévitablement cette unité du complexe, le haut-fourneau en l'occurrence, devant des risques de blocage, car, au-delà du huitième jour d'arrêt, la fonte liquide qui est à l'intérieur du creuset commencera à se solidifier entraînant ainsi le blocage du HF2 pour une longue période avec toutes les répercussions sur l'activité globale de l'usine. Les retombées financières de cette situation sont estimées à un million de dollars par jour. Pour rappel, le haut-fourneau avait été mis à l'arrêt le 11 du mois en cours. Un arrêt volontaire, intervenu suite à une opération de maintenance planifiée et pour assurer son approvisionnement en coke. Une opportunité saisie par les travailleurs qui ont décidé le non-redémarrage de l'unité, signe de revendication. Un fait qui vient pénaliser encore une fois les résultats d'un bimestre plus que satisfaisant pour l'entreprise ArcelorMittal, qui a enregistré avec satisfaction, durant les mois de septembre et octobre 2012, des signes réels de relance dans la production et notamment une stabilité dans l'activité fonte. Une stabilité qui n'a été que de courte durée. Par ailleurs, il est à noter que cette unité, le HF2 en l'occurrence est en fin de campagne, et ne peut plus résister aux nombreuses perturbations. Elle doit impérativement être ménagée jusqu'à sa réhabilitation, prévue dans le cadre du plan d'investissement global de 2014. Au risque de voir l'entreprise coincée dans une zone de haute perturbation financière, la direction générale, a décidé d'engager toutes les procédures juridiques afin d'éviter de compromettre la productivité de l'entreprise, mais surtout éviter de mettre en péril 6000 salariés sans compter les mines et les sous-traitants.