Ces derniers jours, les mouvements de grève sont devenus monnaie courante. Après la SNVI de Rouiba, dont les travailleurs sont en grève depuis plus d'une semaine, c'est autour des travailleurs d'ArcelorMittal Annaba, au nombre de 7 200 de suivre le même mouvement. Entamée hier, le complexe sidérurgique d'El Hadjar est totalement paralysé par une grève illimitée. La grève concerne le complexe et cinq autres filiales du groupe sidérurgique. A l'heure ou nous mettons sous presse aucune estimation n'est disponible sur le taux de suivi de cette grève. La "grève générale et illimitée" annoncée par le syndicat d'entreprise est donc effective depuis hier, annonce l'APS. Ce mouvement a été observé dans l'ensemble des ateliers de l'usine où est cependant maintenu un service minimum au niveau des installations à feu continu. Un rassemblement des travailleurs devant le siège de la direction générale d'ArcelorMittal a eu lieu, hier, autour du secrétaire général du syndicat, Smain Kouadria, qui a exhorté à la "mobilisation" pour faire aboutir les revendications soumises à la direction générale. Ces revendications concernent notamment la réhabilitation de la cokerie maintenue en chauffe à cause de la vétusté de ses installations et des risques techniques qu'elle présente sur la sécurité des travailleurs, la relance du dossier de l'investissement destiné aux laminoirs et aux hauts fourneaux et l'installation d'une commission mixte chargée de plancher sur l'étude des postes pénibles. Le directeur de la communication à ArcelorMittal, Mohamed Guedha, cité hier par l'APS, a indiqué que "les responsables de l'usine ont pris acte de la grève et affirmé que la décision de fermeture de la cokerie n'est pas encore prise d'une manière définitive ". " Aux autres expertises suivront celle déjà effectuées récemment en vue de se fixer sur le sort de cet atelier " a ajouté ce responsable, précisant que " la première expertise a évalué le coût de réhabilitation de la cokerie autour de 50 millions de dollars ". D'autre part, dans un communiqué, la direction générale d'ArcelorMitall Annaba a réitéré, hier, son appel au dialogue et à la concertation sur les différentes revendications des travailleurs. Mais il semblerait que les travailleurs sont déterminés à maintenir leur mouvement jusqu'à la satisfaction des revendications contenues dans la plateforme émise le 10 janvier 2009. Les responsables syndicaux ont estimé que " les engagements pris en octobre 2009 par la direction générale concernant la solution des problèmes des travailleurs n'ont pas été respectés ". Les syndicalistes ont également réitéré leur appel pour une implication directe des pouvoirs publics dans la gestion de la société, notamment concernant la question des investissements. Mise en service en 1978, " la cokerie a été maintenue en chauffe pour nous donner les moyens d'explorer toutes les solutions aux nombreux problèmes posés, en particulier ceux liés à l'environnement " a indiqué la direction générale d'ArcelorMittal Annaba dans le même communiqué qui révèle, également, que le géant mondial du fer et de l'acier est en mesure de sécuriser l'approvisionnement de l'usine en coke.