Reshma, la miraculée de l'immeuble qui s'est effondré près de Dacca et qui a survécu 17 jours sous les gravats, «va très bien» et retrouve peu à peu des forces, ont affirmé, hier, les médecins du Bangladesh qui la soignent. «Elle n'avait jamais perdu espoir», a assuré le docteur Fakrul Islam, après avoir parlé le matin même avec la jeune fille de 18 ans. «Elle va très bien, tous ses organes vitaux sont OK», a-t-il expliqué, ajoutant qu'elle avait passé «une très bonne nuit» à l'hôpital militaire où elle a été admise. La jeune couturière souffre néanmoins des effets du manque de nourriture après avoir survécu grâce à «quatre biscuits» et un peu d'eau. Mais elle a recommencé à s'alimenter et elle a mangé des fruits. Sa famille a pu lui rendre visite à l'hôpital, notamment sa mère, son frère et sa sœur. Reshma Islam a été extraite vendredi des ruines après avoir passé 17 jours sous les gravats du sous-sol d'un immeuble abritant des ateliers de textile. Plus de mille personnes, notamment des ouvrières, ont péri dans la catastrophe. L'opération de secours de Reshma a été suivie en direct à la télévision et une foule compacte massée sur les lieux, souvent en prière. Dans son village du nord du pays, sa famille exultait. «C'est un miracle. Nous avions perdu tout espoir de la retrouver vivante», a dit son frère Zahidul, qui avait visité tous les hôpitaux et les morgues de la ville. Selon le chef des pompiers, elle a été localisée dans un trou entre une poutre et un pilier. «Elle avait peut-être des réserves d'eau ou a dû boire un peu de l'eau que nous avons injectée dans le bâtiment», a déclaré Ahmed Ali. L'un des secouristes a indiqué que cette femme avait crié à l'aide alors que les équipes de secours inspectaient les ruines du Rana Plaza. «Alors qu'on était en train de déblayer les gravats, on a appelé pour voir si quelqu'un était vivant. On l'a alors entendu dire : ‘‘S'il vous plaît, sauvez-moi, s'il vous plaît, sauvez-moi''», a déclaré ce secouriste à la chaîne Somoy. A Savar, dans la banlieue de Dacca, l'armée s'apprête désormais à mettre un point final à ses opérations de secours après la découverte de dizaines de nouveaux corps sous les décombres de la cage d'escalier, portant le dernier bilan à 1084 morts. De nombreux cadavres étaient réduits à l'état de squelette. Plus de 3000 ouvriers, parfois payés moins de 30 euros par mois confectionnaient des vêtements, notamment pour les marques britannique, Primark (Associated British Foods) et espagnole Mango, lorsque l'immeuble s'est écroulé.