Le lancement de la révision des conventions de branches intervient dix ans après l'institution par Ahmed Ouyahia, alors chef du gouvernement, de ce processus, en avril 1997. A cette réunion, fermée à la presse, étaient également présents les présidents des directoires des SGP, le patronat public, les ministres de la Participation et de la Promotion des investissements, M. Temmar, et du Commerce, Mourad Medelci, ainsi que les secrétaires généraux des autres ministères membres du conseil de participation de l'Etat. Lors de son intervention, selon des sources ayant assisté à cette rencontre, le chef du gouvernement, Ahmed Ouyahia, a mis l'accent sur de telles négociations qui, selon lui, vont servir de base pour les travaux de la tripartite, à la prochaine rentrée sociale, et du pacte économique et social. Il est revenu sur la question de la revalorisation des salaires, qui, selon lui, doivent tenir compte de la situation financière des entreprises et de leur devenir sur le marché. Le chef du gouvernement a également parlé de la question des salaires au niveau de la Fonction publique qui doit être discutée après l'élaboration des statuts particuliers de ses différents secteurs, selon les spécificités des fonctions. Pour sa part, Abdelmadjid Sidi Saïd, en tant que premier responsable de l'UGTA, a qualifié de positive l'approche qui consiste à revoir les conventions de branches pour aller vers des conventions d'entreprises, cadre autour duquel se discuteront les questions des salaires sur la base des aspects liés aux relations de travail et au pouvoir d'achat. Contacté avant la réunion, Sidi Saïd a déclaré qu'il est temps de revoir les conventions de branches dont le processus a été engagé en avril 1997, sur proposition de Ahmed Ouyahia, alors chef du gouvernement. Il est question, selon lui, de faire profiter les 18 fédérations de l'UGTA de « l'assistance technique des 28 SGP, revoir les conventions de branches pour les harmoniser avec les nouvelles donnes de l'environnement économique et arriver en fin de parcours aux négociations autour des conventions collectives ». Ce dossier, a-t-il noté, est traité sous deux volets. « Le premier est relatif à la révision et la réadaptation des conventions de 1997 autour d'une nouvelle plateforme uniforme de manière à arriver à un référant commun à tous les secteurs d'activité économique. Le second volet est la question de la revalorisation des salaires qui sera arrêtée selon des paramètres sociaux, définis par les négociations dans le cadre des conventions d'entreprises... » Il a expliqué, d'autre part, que les discussions au niveau du secrétariat national ont abouti à la nécessité de s'occuper du secteur économique par des négociations qui prennent en compte les situations financières des entreprises, leurs relations de travail, mais également les nouveaux paramètres sociaux qui marquent l'environnement économique. Pour cette raison, même les syndicats d'entreprises ne dépendant pas des SGP, comme celui d'Air Algérie, des imprimeries, de Saidal, de la SNTF et de la SNVI, ont été conviés à la rencontre avec le gouvernement et le patronat. Le patron de l'UGTA a précisé, par ailleurs, qu'un comité composé de cinq secrétaires nationaux, Badreddine, Malki, Bouzidi, Meziani et Beldjillali, a été dégagé pour suivre les négociations autour des 18 conventions, à travers des briefings avec les différentes fédérations. Un second comité, composé, quant à lui, de deux autres secrétaires nationaux, Adjabi et Djenouhat, a pour mission de suivre les négociations autour des conventions collectives avec le patronat. Ces deux groupes de travail, qui veillent au suivi de la « préparation de la feuille de route » des fédérations, devront rendre leurs rapports finaux au plus tard vers la fin du mois de juillet prochain. Pour Abdelmadjid Sidi Saïd, la réunion d'hier avec le chef du gouvernement, les SGP et les fédérations n'est que le point de départ d'un long processus, qui doit prendre fin, au plus tard, à la rentrée sociale. Ces deux rapports seront servis de base de travail de la tripartite, qui aura certainement lieu au mois de septembre. Ce qui se traduira par un autre retard dans la tenue du congrès de l'UGTA, dont le mandat de l'actuel secrétariat a pris fin en octobre 2005. En effet, les responsables de la centrale comptent organiser le congrès après la tripartite, ce qui laisse croire que le renouvellement de la direction n'aura pas lieu avant 2007. Ce qui est important, néanmoins, c'est de voir les fédérations jouer un rôle important et décisif. D'abord sur le plan revendicatif, puisqu'elles auront à négocier la question cruciale de la revalorisation des salaires, puis sur le plan organique dans la mesure où elles vont devoir jouer un rôle important au sein de l'organisation syndicale. Un rôle pour lequel de nombreux syndicalistes ont plaidé afin que l'UGTA puisse rapproprier sa force. Aujourd'hui, dans le monde entier, le combat revendicatif est mené essentiellement par les syndicats d'entreprise, qui s'unissent autour des fédérations. A-t-on enfin compris la leçon ?