A la cité Zerhouni Mokhtar (Les Bananiers), nourrir les élèves à midi est un véritable problème auquel sont confrontés les parents. Le wali délégué de Dar El Beida est interpellé sur le dossier des cantines scolaires. Dans Plusieurs correspondances, signées par des directeurs d'établissements scolaires, cette instance est informée du «véritable casse- tête auquel sont confrontés les chefs des établissements scolaires, lesquels ne sont pas dotés de cantine, et ce, dans plusieurs quartiers de la commune». Dans la cité Zerhouni Mokhtar, qui regroupe plusieurs ensembles de logements de plusieurs formules, nourrir les élèves à midi est un véritable problème auquel sont confrontés les parents et les responsables des établissements. «C'est un problème que nous avons soulevé dès l'ouverture de ces établissements scolaires. Tous les responsables des écoles ont exprimé la nécessité de construire des cantines dans le quartier. Nos différentes demandes n'ont pas eu d'écho», explique un directeur d'établissement ayant requis l'anonymat. Les parents d'élèves subissent, impuissants, cette situation. Nombreux sont, en effet, ceux qui ont recours aux services de nourrices payées, pour que les enfants scolarisés, dont les deux parents travaillent, puissent prendre leurs repas. «Le ministère de l'Education n' a pas renoncé à la mentalité d'un autre âge, selon laquelle l'élève est censé retrouver sa mère à midi à la maison en train de lui préparer à manger», se plaint une mère de famille dont les deux enfants sont scolarisés à l'école primaire Fernane Bakhti. Cette mère de famille, qui travaille comme représentante commerciale dans une entreprise privée, avoue avoir recours aux services de sa voisine pour récupérer ses deux enfants et leur servir le repas de midi et les reconduire ensuite à l'école pour les cours de l'après-midi moyennant une contrepartie financière mensuelle. «Cette option a ses inconvénients, car tout dépend de la disponibilité de la voisine qui peut m'annoncer un déplacement à n'importe quel moment, alors là, c'est moi qui devrais m'absenter ou trouver quelqu'un d'autre pour la remplacer», explique notre interlocutrice. Les parents s'inquiètent aussi du fait qu'il n'y a aucune garantie pour la sécurité de l'enfant, qui doit se déplacer tout seul de l'établissement jusqu'au lieu d'accueil. Les crèches et les jardins d'enfants n'ont pas manqué d'investir ce créneau. Plusieurs crèches privées offrent des repas chauds aux élèves des écoles voisines, contre des sommes jugées «élevées» par les parents. Ces établissements assurent la récupération des enfants des lieux de scolarité et leur servent le même repas qu'aux enfants de l'établissement. Une fois leur déjeuner pris à la cantine de la crèche, les élèves sont gardés dans l'enceinte de cet établissement jusqu'à l'heure de la reprise des cours.