Les syndicats autonomes du secteur de l'éducation ont, à maintes reprises, interpellé le ministre de l'éducation sur la nécessité de généraliser les cantines scolaires. L'absence de cantines dans les établissements scolaires constitue une hantise permanente pour les élèves et, à un degré supérieur, pour leurs parents. Ce problème touche particulièrement les familles dont les deux conjoints travaillent et en l'absence d'un autre proche adulte à la maison. Ils sont, en effet, nombreux à être en quête d'une solution adéquate pour assurer un repas « décent » à leur progéniture scolarisée. Un véritable casse-tête pour ceux qui sont dans cette situation, le recours aux écoles privées assurant la demi-pension n'étant pas à la portée de tous. Certains optent pour le service d'une nourrice, qui, en contrepartie d'une « petite somme », accepte de récupérer les enfants à midi, de leur donner à manger et surtout de les garder jusqu'à l'heure de la reprise des cours de l'après-midi. Cette expérience, vécue par Salah habitant à Réghaïa, cadre dans une société privée, et dont l'épouse est enseignante dans une autre commune, « est loin d'être une solution parfaite », car, selon Salah, « il faut toujours pallier les absences de cette voisine ». Selon lui, c'est une véritable source d'anxiété d'imaginer que son fils âgé de dix ans est peut-être dans une salle de jeu au lieu d'être en classe, surtout que les élèves ne sont pas gardés dans l'enceinte scolaire en cas d'absence de l'enseignant. Notre interlocuteur, comme tous les parents qui vivent la même situation, fait confiance « aux liens proches avec son potache qui ne peut pas lui mentir ». Lynda, une mère de famille travaillant dans le secteur de la presse à Alger-Centre nous explique que, depuis que sa belle-mère n'est plus là pour assurer une telle mission, ce sont « mes enfants qui se prennent en charge tous seuls ». Elle explique : l'aîné de mes enfants Farès est au CEM, il récupère sa sœur en 5e année et son frère en troisième. Une fois à la maison, il leur sert à manger. Les repas sont préparés la veille. « Il est vrai que j'ai toujours peur que farès oublie le gaz allumé, ou se fasse mal quelque part dans la cuisine. Je le harcèle par téléphone pour m'assurer que la tâche a été effectuée sans soucis ». Mohammed, lui, travaillant dans l'agroalimentaire dans une entreprise située dans la zone industrielle de Rouiba, est « contraint de faire confiance » à ses deux gosses au CEM. « Je leur donne leur argent de poche. A midi, ils achètent leurs repas », raconte Mohammed qui reconnaîtra qu'il est loin de savoir ce que ses enfants mangent à leur déjeuner. « Quand ils (les enfants) étaient pus jeunes c'est ma femme qui a dû abandonner son travail d'ophtalmologue pour s'en occuper. Aujourd'hui nous estimons qu'ils peuvent se débrouiller sur ce point là », a t-il également expliqué. C'est une situation qui a été exploitée par une crèche privée située à Tamaris (Pins Maritimes). Le propriétaire de cet établissement assurant le gardiennage des enfants de deux ans au préscolaire a introduit une nouvelle prestation dans la nomenclature des services de son institution : des éducatrices sont chargées de récupérer les élèves scolarisées dans les écoles publiques voisines. Une fois leur déjeuner pris à la cantine de la crèche, ils sont gardés dans l'enceinte de cet établissement jusqu'à l'heure de la reprise des cours. De nouvelles cantines ouvertes A souligner que, pour la dernière rentrée scolaire, la wilaya d'Alger a été dotée de 10 cantines scolaires, totalisant 2 000 rations. Elles ont été réceptionnées dans les nouvelles cités de Bordj El Kiffan, Sidi Moussa, Hussein Dey, Maqaria, Aïn Benian et Mahelma. A rappeler que les syndicats autonomes du secteur ont à maintes reprises interpellé le ministre de l'Education, M.Benbouzid, sur la nécessité de généraliser les cantines scolaires sur tout le territoire national.