La Fédération internationale de handball (IHF) durcit le ton à l'égard de la Fédération algérienne de handball (FAHB) et menace de la suspendre pour «violation des statuts de l'IHF et l'ingérence du ministère de la Jeunesse et des sports (MJS) qui a changé le secrétaire général (de la fédération) et nommé un employé du ministère pour remplir cette fonction, ce qui va à l'encontre du règlement du MJS ainsi que des statuts de la FAHB», avertit l'instance internationale dans une correspondance adressée au Comité olympique algérien (COA), le 10 mai dernier. Par rapport aux précédents griefs formulés contre le MJS et l'actuel président de la FAHB, Mohamed Aziz Derouaz, élu en mars dernier, l'IHF n'a pas changé de cap dans sa volonté d'annuler l'élection de M. Derouaz au poste de président de la FAHB. Sa «stratégie» repose sur quatre points. Le premier, c'est la décision prise par le MJS de mettre fin aux fonctions de l'ancien secrétaire général de la FAHB et son remplacement par un autre cadre du MJS. L'IHF qualifie cet acte souverain de la tutelle d'ingérence, «oubliant» que l'ancien SG de la FAHB n'a pas été élu, mais désigné par le ministère. En Algérie, tous les secrétaires généraux de fédération sont des cadres du ministère qui les nomment à ce poste administratif. Le décret 05-405 du 17 octobre 2005 est clair là-dessus. Toutes les fédérations ont, à l'époque, amendé leurs statuts. L'IHF a reçu les nouveaux statuts amendés de la FAHB et les a avalisés. En 2013, elle se «réveille» et récuse la nomination du SG de la FAHB au motif qu'il est désigné, alors qu'auparavant, elle n'a fait aucune objection sur ce sujet. Le second point sur lequel l'IHF prend appui, c'est «l'exclusion de l'ancien président de la fédération, Aït Mouloud, sans raison, ni référence», indique le passage de la correspondance consacré à ce chapitre. Là, l'IHF est dans son rôle de défendre l'élu. Elle accuse le MJS d'être derrière «la décision de son inéligibilité». Le troisième argument de l'instance internationale pour invalider l'élection de l'actuel président Aziz Derouaz est la décision conjointe prise par le nouveau secrétaire général de la FAHB et la commission de candidatures de prolonger de deux jours le délai de dépôt de candidatures. Faux. L'article 18 alinéa 2 des statuts de la FAHB précise : «A l'occasion de la tenue de l'AGE, l'assemblée procède a la désignation d'une commission des candidatures chargée de l'organisation des élections des instances dirigeantes de la Fédération algérienne de handball ainsi d'une commission de recours.» A la veille de la tenue de l'assemblée générale élective fixée au 9 mars 2013, il n'y avait aucun dépôt de candidatures. La commission de candidatures dispose du pouvoir de prolonger les délais pour le recueil d'éventuelles candidatures. Chose qui a été (bien) faite. A suivre le raisonnement de l'IHF, il fallait organiser l'AGE même sans aucun candidat. Ridicule. Enfin, quatrième point et pas le moindre, c'est le cas Aziz Derouaz. L'IHF, arrogante, ne le nomme même pas et déclare qu'il «a été exclu de la liste des lecteurs de l'IHF et du handball en général. L'IHF ne traitera plus et ne reconnaîtra, à aucune condition, la personne précitée». C'est du mépris doublé d'une arrogance sans limite. C'est juste si elle n'exige pas sa traduction devant le Tribunal pénal international (TPI). L'intéressé indique qu'il n'a jamais été destinataire d'une quelconque sanction. Si elle avait été prise, elle aurait dû être notifiée à Aziz Derouaz via la FAHB. Pire, «le COA est prié de suivre les décisions légales de l'IHF en dissolvant le comité directeur illégal de la FAHB et toutes les décisions prises par ce dernier depuis la date de l'AGE». Les arguments avancés dans la correspondance de l'IHF, mis à part celui concernant l'inéligibilité de l'ancien président Aït Mouloud, manquent de consistance. La charte olympique et les statuts des fédérations internationales mettent l'accent sur ce point précis et non négociable. Celui du statut de l'élu qu'aucune autorité ni pouvoir n'a le droit d'exclure de ses fonctions. Mis à part le cas Aït Mouloud, tout l'argumentaire développé par l'IHF pour invalider l'AGE de mars dernier manque de consistance et pèche sur le plan règlementaire. Le bras de fer FAHB-IHF risque de se prolonger. La composante de l'AG semble décidée à tenir tête à l'IHF et à recourir à l'arbitrage du TAS de Lausanne.