La reprise du secteur des textiles devrait se confirmer durant les prochains mois. La filière textile et cuirs, qui a failli disparaître, semble retrouver depuis peu un regain d'activité. Une enquête effectuée par l'Office national des statistiques (ONS) auprès des chefs d'entreprise du secteur table notamment sur de meilleures perspectives pour cette filière, grâce aux résultats positifs enregistrés durant le dernier trimestre de l'année 2012. Les résultats de l'enquête, publiés par l'APS, montrent une hausse de l'activité et une stabilité des effectifs, ainsi que de «bonnes perspectives» en termes de trésorerie. Les industriels de la filière ont déclaré que près de 68% des entreprises des textiles et plus de 49% de celles des cuirs ont utilisé leurs capacités de production à plus de 75%. Toutefois, plus de 56% du potentiel de production des textiles et 50% des cuirs ont recouru à des crédits bancaires et 38% des premiers et 49% des seconds ont eu des difficultés à les contracter, selon l'enquête. En outre, l'ensemble des chefs d'entreprise du textile ont procédé à une remise en marche de leurs équipements en panne et l'ensemble de ceux des cuirs ont effectué des extensions. Plus de 40% des industriels des cuirs et l'ensemble de ceux des textiles déclarent pouvoir produire davantage avec un renouvellement des équipements et sans embauche supplémentaire de personnel. Cette reprise du secteur des textiles devrait se confirmer durant les prochains mois, selon le ministre de l'Industrie, des PME et de la Promotion de l'investissement, Cherif Rahmani. Le secteur, qui a failli «disparaître complètement avec l'ouverture violente du marché et le démantèlement tarifaire, sera dynamisé et donnera ses preuves sur le terrain d'ici à une année», a-t-il déclaré. Les partenariats lancés avec des industriels turcs permettront à l'Algérie de prendre progressivement des segments dans les marchés du textile et de la confection, restés pendant plusieurs années «littéralement envahis» par des produits en provenance de certains pays étrangers, a-t-il relevé. Il est à rappeler que le secteur du textile compte depuis quelques semaines plusieurs nouveaux partenariats algéro-turcs. Deux partenariats regroupent d'une part le groupe public Confection et Habillement (CH) et la société turque Ringelsan et concernent la production d'articles de prêt-à-porter à Béjaïa et de bonneterie à Relizane. Les contrats prévoient la création de deux sociétés mixtes détenues à hauteur de 70% par le groupe CH, relevant de la SGP-industries manufacturières, et de 30% par la société turque. La première entreprise basée à Béjaïa sur le site de la Société algérienne du costume (Alcost) produira des articles de prêt-à-porter : des costumes, des vestes, des manteaux et autres effets d'habillement. La moitié de la production de cette usine, qui sera mise en service en septembre prochain, sera destinée au marché national, les 50% restants seront exportés vers les marchés européens, selon le PDG du groupe CH, Ahmed Benayad. Un autre protocole d'accord a été par ailleurs signé, jeudi dernier, entre la SGP industries manufacturières et le groupe turc Taypa en vue de créer un pôle textile composé de huit unités de fabrication dans la région de Relizane. Le projet devrait permettre de créer 10 000 emplois pour un chiffre d'affaires de 50 milliards de dinars dès la cinquième année d'exploitation.