Regroupés au siège de l'antenne régionale Est du centre national de contrôle et de certification des semences et plants, les représentants de divers secteurs de la filière pomme de terre à l'échelle des 17 wilayas sous tutelle (de BBA à Oued Souf) se sont rencontrés pour débattre des problèmes rencontrés et de la mise en place d'un dispositif drastique en mesure d'assurer la mise à disposition de semences de qualité. Un challenge difficile en ces temps, a affirmé Abderahmane Bentrifa, directeur de l'antenne régionale Est, où les conditions techniques de réalisation du programme de production des semences de pomme de terre ne sont pas toujours respectées. Corollaire logique de ce dysfonctionnement, a indiqué ce dernier, la commercialisation à certains niveaux de la filière de semences qui ne répondent pas toujours aux normes de qualité régies par la réglementation en vigueur, notamment les arrêtés no 248 et 250. S'adressant aux différents acteurs concernés par cette filière et en particulier les établissements producteurs et les multiplicateurs, le pilote de cette rencontre a rappelé avec force les points forts de cette réglementation, les règles strictes de production et les nouvelles dispositions prises pour assurer une meilleure traçabilité des semences de pomme de terre. « La finalité de ces mesures entrant dans le cadre réglementaire est d'inciter les établissements producteurs à plus de professionnalisme dans leurs activités, tout en se conformant strictement à la réglementation en vigueur. C'est la seule façon d'assurer la qualité des semences dont le garant est le contrôle et la certification qui sont les étapes incontournables du processus de production de semences. » A cet égard, un consensus s'est établi autour de la nécessité d'impliquer dans ce processus tous les producteurs, tous garants à différents degrés de la qualité de la production. Lors du débat qui s'est naturellement engagé autour de cette question, ces derniers ont attiré l'attention du responsable du CNCC sur les pratiques frauduleuses dont se rendent coupables certains acteurs de cette filière. La plus préjudiciable à leurs yeux est la commercialisation des semences de qualité moyenne sous le label d'une semence de premier choix. Des manœuvres condamnées fermement et qui exigent, selon les avis exprimés, plus de vigilance de la part des services de contrôle et plus de fermeté à l'égard des contrevenants pris en flagrant délit. L'occasion pour le directeur de l'antenne régionale Est du centre national de contrôle et de certification des semences de souligner que la production de pomme de terre se hisse au premier rang dans les cultures maraîchères et au second après celle des céréales, toutes cultures confondues.Se basant sur un constat réalisé en 2005, ce dernier dira que la couverture des besoins en semences a été assurée à hauteur de 120 000 t issues de la production nationale et 140 000 fournies par des importateurs, alors que les besoins sont estimés à 2 millions de tonnes de pommes de terres de consommation. S'agissant de la région est du pays, les superficies de multiplication des semences sont estimées à 700 ha, ce qui représente, selon cette source d'informations, 10% du programme national. Dans ce cadre, la wilaya de Skikda est créditée de 50% de la production inscrite à l'actif des zones sous tutelle. Notamment, a tenu à préciser le responsable du CNCC, grâce aux performances réalisées dans la région skikdie par l'établissement producteur Guedmani Ahcène qui réalise à lui seul plus de la moitié du programme régional.