Garantir la qualité des semences produites, aligner les services de contrôle aux exigences du marché mondial et assurer l'adhésion de l'industrie semencière au niveau des circuits internationaux. » C'est sur ce leitmotiv que s'est tenu mercredi dernier, au siège de l'antenne est du Centre national de contrôle et de certification (CNCC), un regroupement régional des agents contrôleurs. Cet événement, jugé parmi les plus importants organisés cette année autour de la filière céréalière, s'est articulé autour de la présentation d'une instruction ministérielle récente portant sur le nouveau dispositif de l'opération de contrôle de la campagne 2005/2006. Et pour ce faire, plusieurs hauts représentants du ministère de tutelle et la directrice générale du CNCC ont effectué le déplacement à Constantine pour marquer l'intérêt porté par le ministère à cette rencontre. Y ont participé également le directeur des services agricoles de Constantine, le directeur régional de l'Office algérien interprofessionnel des céréales (OAIC), les inspecteurs phytosanitaires de la région et autres responsables de filières liées à la production de semences de céréales. D'emblée, le poids et l'importance stratégique de cette filière en Algérie ont été soulignés à gros traits. Un marché potentiel de 9 milliards de dinars et 3 500 000 quintaux de semences de céréales emblavées bon an, mal an. Une performance en mesure de satisfaire les demandes en la matière et de ce fait, a précisé un responsable de ce secteur, l'Algérie n'a plus importé de semences de céréales depuis 1995. Pour sa part, la production de semences des céréales à l'est du pays représenterait à elle seule plus de 50% de la production nationale et, à cet égard, le directeur de l'antenne régionale est s'appuiera sur le bilan en végétation des cinq dernières années pour exhorter les agriculteurs multiplicateurs à améliorer cette performance, « sachant que de nombreuses insuffisances ont été constatées par les contrôleurs du CNCC qui ont enregistré un taux de refus de l'ordre de 25% en moyenne, lequel peut être réduit considérablement en ne retenant que les agriculteurs multiplicateurs respectueux des itinéraires techniques préconisés », selon les termes de ce même responsable. Concernant le programme régional de production de semences pour la campagne 2005/2006, le responsable donnera quelques chiffres révélateurs de l'ampleur de cette opération, notamment l'emblavement de 55 540 ha répartis sur 2128 parcelles. Evoquant les résultats de l'exercice précédent, l'intervenant mettra le doigt sur la plaie en annonçant le rejet par les contrôleurs du CNCC de 25% des parcelles examinées, soit une perte de semence de 53 310 ha, selon une estimation des agents de contrôle de cet organisme. Au bout du compte, le bilan affiché annonce 13 476 ha de superficies refusées pour non-respect de l'itinéraire technique préconisé par le service compétent. Il dira aussi ceci : « Le constat est alarmant. Il exige une plus grande maîtrise de l'opération de désherbage par le choix judicieux du produit à appliquer et par le traitement le plus efficace. C'est pourquoi un contrôle rigoureux a été appliqué pour suivre le programme en cours d'exécution, réparti à travers 14 wilayas de l'Est. A cet effet, il faut savoir que la wilaya de Constantine se taille la part du lion avec une superficie de production de semences estimée à 11 331 ha. »