«Juif errant», «pâtre grec» et séducteur au charme oriental, Georges Moustaki, l'éternel voyageur de la chanson française, est décédé hier à 79 ans, suscitant une vive émotion dans le monde de la culture. Moustaki, qui souffrait d'emphysème, une maladie respiratoire incurable qui l'empêchait de chanter depuis plusieurs années, est mort à Nice, dans le sud de la France, au petit matin. «Il était serein», a simplement indiqué son entourage, précisant que sa dépouille allait être rapatriée à Paris. Cheveux longs et barbe broussailleuse, regard bleu étincelant, nonchalance bohème: avec sa «gueule» de «métèque», l'un de ses titres culte, Georges Moustaki a écrit plus de 300 chansons pour les plus grand interprètes français comme Edith Piaf, Yves Montand, Barbara ou Serge Reggiani. En février dernier, sous oxygénation artificielle, il avait confié, dans une ultime interview au journal Nice Matin, s'être installé à Nice pour fuir la pollution et le froid de Paris, où il vivait depuis plus de 40 ans. «Je regrette de ne pas chanter dans ma salle de bains. Chanter en public, non. J'ai fait le tour. Le tour du monde et le tour des salles, petites ou grandes. J'ai vécu des choses magiques. J'ai appris que ce qu'on croit avoir acquis n'est qu'une partie infime de ce qu'il reste à découvrir», avait-il dit, ajoutant qu'il «notait» encore quelques idées (de chansons).