Le programme du logement public locatif (LPL) à Bouira piétine. L'office de promotion et de gestion immobilière (Opgi) en charge de gérer ce dossier peine à trouver les entreprises pour démarrer ce grand chantier. Les chiffres communiqués jeudi dernier par le premier responsable de cet organisme, lors d'une rencontre de l'administration avec les entrepreneurs, à la maison de la culture Ali Zaâmoum, renseignent bien sur les difficultés dans lesquelles patauge le secteur du logement. Près de 8000 logements publics locatifs (LPL) à travers plusieurs communes de la wilaya n'ont pas encore été lancés parce que les entreprises refusent de soumissionner, selon le DG de l'OPGI. Ce désintéressement s'explique, d'après plusieurs entrepreneurs, par le fait que la marge bénéficiaire n'est pas importante par rapport à d'autres formules de logements. «S'ils veulent que les entreprises s'intéressent au programme du logement social, ils n'ont qu'à baisser les prix. Les prix des matériaux de construction ne cessent de flamber», souligne un entrepreneur. L'Opgi de Bouira avait pourtant annoncé, il y a quelques mois, des allégements de certains critères dans le cahier des charges. Ces décisions n'ont pas convaincu les entrepreneurs qui continuent de travailler avec la Dlep pour la réalisation des équipements publics ou se lancer dans le secteur des travaux publics. Pour pallier à cette situation, l'administration tente encore de sensibiliser les nouvelles entreprises crées dans le cadre des dispositifs de Ansej et Cnac. La question de la catégorie ne se posera pas, la priorité étant de lancer le programme de logement social lequel, d'après le wali, «pose un grand et sérieux problème», au point que les autorités locales, selon le même responsable, «ne savent plus où donner de la tête». Ainsi, les responsables concernés assurent également que les appels d'offres du programme LPL seront ouverts même pour les entreprises qui travaillent dans le domaine des travaux publics et celui de l'hydraulique. Plusieurs chefs d'entreprises travaillant dans le secteur du bâtiment ont soulevé la question qui fait que les directions des travaux publics et de l'hydraulique ne leur accordent pas de projets. «Comment se fait-il que des entreprises qui construisent de grands chantiers de logements ne peuvent pas soumissionner pour réaliser un simple réservoir d'eau ?», s'interroge-t-on. Par ailleurs, les entrepreneurs ont saisi l'occasion lors de cette rencontre pour interpeller les pouvoirs publics sur des problèmes liés à leur activité, notamment le problème de manque du ciment et les situations qui ne sont encore payées depuis plusieurs années.