L'incendie s'est déclaré, hier, en début de matinée. Les avis divergent quant aux commanditaires. Une quinzaine de locaux ont pris feu, hier, en début de matinée, au quartier El Afia dans la commune de Kouba. Nouvellement installés dans une aile du quartier, ces locaux étaient destinés aux marchands informels qui occupaient les espaces attenants au marché de fruits et légumes. D'après un délégué local, «l'incendie s'est déclaré tôt le matin. Les auteurs du forfait restent pour l'instant inconnus». Cependant, des habitants du quartier n'hésiteront pas à pointer du doigt «les mécontents», de l'opération d'attribution qui a touché 81 bénéficiaires. «Ce sont certainement les jeunes exclus de la liste des bénéficiaires qui ont incendié les locaux», affirment-ils. Pour d'autres, ce sont les bénéficiaires eux-mêmes qui ont commis le forfait, «il est impossible d'exercer un quelconque commerce dans ces locaux, qui ne sont que des cabines en préfabriqué d'à peine 4 m2. En plus de l'espace réduit dans lequel ils ont été confinés, il a été clairement signifié aux jeunes bénéficiaires, de ne pas installer de climatiseur ou une quelconque commodité», diront certains. Par ailleurs, l'emplacement même de ces locaux est contesté, et par les jeunes attributaires et par les habitants des immeubles attenants. «Les autorités qui ont installé ces locaux l'ont fait sans tenir compte d'aucune norme de sécurité. La preuve est là, il a suffi d'un petit incendie pour que plusieurs locaux s'embrasent», fulminent-ils. En effet, ces cabines, qui se juxtaposent l'une à côté de l'autre, sans aucun intervalle de sécurité, sont vulnérables. A la moindre étincelle il faudra s'attendre au pire. Aussi, entre un segment de locaux et un autre, seul un couloir d'un mètre et demi de distance permet aux clients de se mouvoir. Quant aux véhicules de livraison, il ne leur a été prévu aucun accès. «Comment voulez-vous qu'on fasse du commerce dans des conditions pareilles. A vrai dire, nous jouissions de conditions meilleures en étant dans la rue», se plaisent-ils à dire. Entre l'avis des jeunes frondeurs, marchands informels de leur état, et celui du voisinage, les opinions divergent. En tout état de cause, le problème du commerce informel se pose avec acuité dans la commune de Kouba, particulièrement au quartier El Afia, où des étals de fortune, concentrés dans un espace exigu et insalubre, font office de marché de fruits et légumes. «Nous avons rédigé plusieurs pétitions, dans lesquelles nous avons demandé la délocalisation de ce marché, mais en vain», déplorent des habitants des immeubles jouxtant ce semblant de marché aux allures de bidonville, où la pestilence et l'anarchie y sont des donnes indissociables. En attendant de trouver une solution qui puisse arranger toutes les parties, les habitants de Kouba devront encore endurer la dégradation de leur cadre de vie, particulièrement ces dernières années, car tout compte fait, ce sont eux qui en subissent les conséquences.