Un marché couvert nouvellement construit à la cité Faïzi dans la commune de Bordj El Kiffan, n'est à ce jour pas opérationnel. Lancé dans le cadre d'un ensemble de projets visant à améliorer le cadre de vie des habitants de la cité et à résorber le commerce informel de fruits et légumes, il se trouve que depuis sa réception définitive il y a de cela près de deux années, le marché est toujours fermé et les étals des marchands illicites continuent d'envahir les moindres espaces vacants de la cité. « Lors de la visite du président de la République dans notre cité, il avait ordonné la construction de ce marché couvert pour contenir le commerce informel et offrir des opportunités de travail pour les jeunes désœuvrés de la cité », dira un jeune vendeur illicite de fruits et légumes. Et d'ajouter : « Nous estimons que le marché couvert a été détourné de sa vocation initiale car ses étals ont été attribués à des gens qui ne sont pas du quartier. Il y a des bénéficiaires qui sont venus même de Bouira et de Lakhdaria. » Nous apprendrons des responsables locaux au niveau de la commune de Bordj El Kiffan que le marché en question a fait l'objet d'une adjudication publique et les étals ont été vendus au plus offrant. Les jeunes chômeurs de la cité ont été pour ainsi dire court-circuités : « Les pouvoirs publics savent pertinemment que nous n'avons pas les moyens financiers pour acquérir ces locaux », se lamente Rachid un jeune père de famille au chômage et qui espérait avant cette attribution être bénéficiaire d'un local au sein du marché. Avant qu'il ne soit décidé ainsi, les services de l'APC, chargés de la gestion du commerce au niveau de la commune, avaient entrepris la procédure d'attribution de ces locaux au profit des jeunes de la cité, qui avaient même fourni des dossiers de candidature pour l'obtention d'un droit d'exploitation de ces étals et ce, dans le cadre de l'action sociale de l'APC, ce qui a été d'ailleurs effectué dans les règles, mais ces demandes ont été abandonnées pour une autre formule lancée par la wilaya déléguée et qui est « loin d'avoir une quelconque dimension sociale ». Passant cependant outre la question de l'acquisition, pour ne tenir compte que du fait accompli, il s'avère que les propriétaires n'ont à ce jour pas exploité leurs locaux, pénalisant ainsi les habitants de la cité, « la cité continue toujours de crouler sous les amas d'ordures laissées par les vendeurs irréguliers et nous continuons, faute de l'ouverture de cette structure commerciale, de nous approvisionner paradoxalement auprès des étals installés illégalement à proximité du marché couvert », se désole un résidant de la cité. S'agissant des solutions prévues par l'APC pour éradiquer le commerce informel dans cette cité tentaculaire, Selmoune Moussa, élu à l'APC de Bordj El Kiffan dira : « Dans la perspective d'éradiquer le commerce informel au niveau de la cité Faïzi, il a été prévu dans le cadre du programme de la municipalité le lancement d'ici à la fin de l'année d'un projet de construction d'un marché de proximité au niveau de cette cité ».