La 83e édition du tournoi de tennis de Roland-Garros s'est ouverte le 26 mai dernier. Paris. De notre correspondant
Classé dans le top 4 du grand chelem, le principal rendez vous français de la petite balle jaune a la particularité d'être une belle réussite financière pour ses promoteurs. Richement doté, l'événement parisien offre à ses athlètes un beau pactole de 21 millions d'euros (plus 11% par rapport à 2012) à se partager. L'exemple des finalistes victorieux des tableaux masculin et féminin est éloquent. Chaque vainqueur percevra la bagatelle de 1,5 million d'euros. Pour distribuer de tels gains, la Fédération française de tennis (FFT) a mis en place une politique marketing et commerciale efficace générant, en 2012, un chiffre d'affaires de 160 millions d'euros pour un bénéfice net proche des 70 millions. Cette bonne santé financière devrait se poursuivre et s'amplifier dans les années à venir. Car en réduisant le nombre de partenaires, mais en augmentant le prix du ticket d'entrée, le président de la FFT, Jean Gachassin, affiche la volonté de mieux valoriser son produit. En effet, le plus grand tournoi du monde sur terre battue associé à l'image de Paris attire de nombreuses marques internationales prêtes à investir pour gagner en visibilité. C'est le cas de la compagnie aérienne de Dubaï, Emirates, qui a fait ce pari en inaugurant cette année un partenariat longue durée de cinq ans (3 millions d'euros minimum). Parmi les recettes complémentaires hors sponsoring figurent également la vente de billets, de loges pour entreprises et surtout les droits télé. Ces derniers représentent une part conséquente des revenus du tournoi (60 millions d'euros). En apportant 15,5 millions d'euros dans l'escarcelle des organisateurs, France Télévisions s'octroie l'exclusivité dans l'Hexagone. Une position qui pourrait toutefois évoluer défavorablement pour le diffuseur historique français, car la crise économique impose sa cure d'austérité. Parallèlement à cette nouvelle donne, l'appel d'offres pour la période 2014-2017, prévu en septembre, attise les convoitises des concurrents comme M6 ou BeIn Sport. Cette dernière, propriétaire des Qataris, dont le président Nasser El Khelaïfi est passionné de tennis, dispose de ressources quasi illimitées et pourrait rafler la mise. Une issue inflationniste, à l'instar de l'US Open vendu pour 58 millions d'euros annuels, qui priverait le service public d'une diffusion en clair et qui inquiète le ministère des Sports français. Elle serait en revanche une bonne nouvelle pour les abonnés de BeIn Sport et une aubaine pour les finances de la direction de Roland-Garros dont les travaux d'extension du site sont budgétés à hauteur de 340 millions d'euros. Une grosse dépense qui augmentera la valeur marchande du tournoi tout en perpétuant l'attrait pour cette compétition !