Autre produit noble auquel a été dédié le salon de l'oléiculture et de l'apiculture, le miel tend à devenir, dans la wilaya de Tizi Ouzou, un créneau en or. Les chiffres sont éloquents en la matière : la production annuelle locale est de 355 quintaux de miel et 75 000 essaims. Par le biais du dispositif du FNRDA, la région de Tizi Ouzou a enregistré 2 000 apiculteurs disposant d'un total de 110 000 ruches. Mais ces chiffres cache mal une corporation vivant au gré des aléas climatiques et des importations de miel tout azimut. Abordé sur son stand d'exposition, un jeune apiculteur de Fréha nous lancé d'emblée : " j'ai perdu 40 ruches sur la soixantaine dont je disposais, depuis deux ans. Même la canicule y est pour quelque chose dans la mortalité de mes essaims, mais l'assurance reste sourde à mes sollicitations." Le plus affligeant pour cet apiculteur, ce sont les pots de miel, d'origine étrangère, qui sont commercialisés ces derniers mois. "Je suis en droit de douter de la qualité de ce miel du fait de don prix : 1000 da/kg. Ce n'est pas sérieux", s'écrie-t-il. Actuellement, l'on nous affirme que le cours du miel doit grimper avec les surcoûts occasionnés par les prix du sucre. Les représentants d'une association de professionnels de l'apiculture affirment, pour leur part, que " selon les procédés en cours, le miel importé d'Amérique latine ou de Chine subit un chauffage (entre 40 et 75°C) lui fait perdre sa teneur en vitamines et en enzymes. Contrairement à cela, la production locale reste naturelle et la meilleure preuve c'est sa tendance à la cristallisation." Agronomes de formation, nos interlocuteurs interpellent les pouvoirs publics pour instaurer une " traçabilité " du miel. "Il ne suffit pas de dire que ce miel a été conditionné dans tel ou tel pays, mais indiquer sa provenance et les traitements qui lui sont effectués." Pour l'heure, le miel multi-floral de Haute Kabylie est vendu à 2500 da/l ou 1600 da/kg, mais le plus prisé est celui issu des fleurs du " faux acacias " ou robinier. Nos vis-à-vis nous indiquent que d'autres produits de l'apiculture restent à mettre en valeur tel le pollen, vendu à 2000 da/kg, ou la gelée royale cédée à 580 dinars ... pour 10 grammes.