Le Conseil des gouverneurs du groupe de la Banque africaine de développement (BAD) a décidé officiellement de rapatrier le siège de la banque à Abidjan, en Côte d'Ivoire, à l'occasion de la 48e assemblée annuelle à Marrakech au Maroc. Marrakech De notre envoyée spéciale Après dix années passées en Tunisie, l'institution financière panafricaine retourne, suite à une décision consensuelle du Conseil des gouverneurs, à son premier siège, où elle fêtera en novembre 2014 son cinquantième anniversaire. Dans ce cadre, une feuille de route avait déjà été approuvée par le Conseil consultatif des gouverneurs pour planifier, en concertation avec le gouvernement ivoirien, un déménagement progressif vers le siège statutaire de l'institution. L'opération, qui nécessitera, entre autres, l'accueil à Abidjan de 1800 personnes travaillant à la BAD, aura mobilisé, selon Albert Toikeusse Mabri, ministre d'Etat et gouverneur de la BAD pour la Côte d'Ivoire, une enveloppe de 100 millions de dollars de la part du gouvernement ivoirien, pour la réfection en cours de l'ancien siège et l'aménagement d'habitations et de différentes structures et locaux dont un immeuble de 26 étages qui accueillera dès octobre 2013, le personnel, en attendant la disponibilité du siège historique de la BAD, qui entamera dès le mois de septembre prochain, la première phase de son déménagement, avait quitté en mars 2003 la Côte d'Ivoire, en raison de la crise qui secouait le pays. La délocalisation aura duré dix ans. Sur un autre plan, il est à noter le lancement par la BAD du «Fonds 50 Afrique». Lors de la conférence de presse qui a suivi l'ouverture officielle des assemblées générales de la BAD, le président de l'institution, Donald Kaberuka, a annoncé le lancement d'un fonds devant «renforcer le financement de l'infrastructure en mobilisant les ressources internes de l'Afrique». Le Fonds 50 Afrique pourrait, selon Donald Kaberuka, «transformer le paysage du financement de l'infrastructure, en opérant sur une base purement commerciale». Il remédiera «aux faiblesses qui empêchent l'Afrique d'attirer les capitaux privés dans l'infrastructure, à savoir sa capacité à rendre les projets bancables et sa capacité à gérer les risques commerciaux, politiques et réglementaires que pourraient poser ces projets». Le président de la BAD estime par ailleurs que le nouveau fonds pourra tirer parti de la longue expérience dans ce domaine de la banque qui a réussi à financer l'infrastructure à hauteur de 5,6 milliards de dollars au cours des six dernières années.