Les journées de sensibilisation pour la lutte contre la leishmaniose qu'organise la DSP chaque année à l'adresse des P/APC ne semblent rien apporter, sinon que la maladie sévit à grande échelle et n'épargne aucune des 47 communes que compte la wilaya. La journée de sensibilisation du 10 avril dernier a permis à tout un chacun d'appréhender l'ampleur des effets de cette maladie sur la population des communes nouvellement « conquises » par le phlébotome, moustique à l'origine de la leishmaniose cutanée. C'est pratiquement toutes les communes qui sont affectées par la maladie. La recrudescence est patente par le fait que le nombre de cas enregistrés en 2002 était de 2519 cas et a évolué pour atteindre, à la fin 2005, 4695 cas pour l'ensemble de la wilaya, soit une évolution dans une proportion de 85 %. Cette flambée se matérialise par l'affectation de centaines daïras qui ont été jusque-là épargnées. C'est le cas de certaines daïras où la maladie a évolué d'une manière fulgurante et dans des proportions alarmantes, atteignant 755 % à Aïn Melh, 497 % à Sidi Ameur, 300 % à Bou S'rour, 191 % à Khoubana, 149 % à Aïn Hadjel et 143 % à Hammam Dalaâ. Les foyers traditionnels de la maladie, en l'occurrence Sidi Aïssa et Bou Saâda, ne sont pas en reste dans cette flambée, où les taux d'accroissement des cas de maladie enregistrés à la fin 2005 par rapport à l'année 2002 ont été respectivement de 475 % et 71 %. Seule la commune de M'sila a connu un répit relatif et où le nombre des cas a diminué, passant de 337 cas en 2002 à 203 cas enregistrés à la fin de 2005. Il y a lieu de signaler 788 cas enregistrés en 2005 pour la commune de Bou Saâda et 552 cas pour la même année à Sidi Aïssa. Il y a un problème de santé publique qui se pose aux autorités locales qui ne semblent pas avoir fait la corrélation entre l'apparition quasi récurrente de cette maladie et la salubrité du milieu qui fait particulièrement défaut à Bou Saâda, à Sidi Aïssa et dans d'autres communes où la maladie s'est répandue d'une manière vertigineuse. Les responsables du secteur se rabattent sur le curatif par le biais du seul médicament, le glucantine. L'institut Pasteur d'Algérie (IPA) antenne de M'sila, créé justement pour la surveillance épidémiologique de la leishmaniose cutanée, qui devait être mis à contribution dans la lutte contre cette maladie, est magistralement ignoré. En attendant que les autorités locales et les responsables du secteur de la santé appréhendent l'existence de l'IPA et fassent la corrélation entre l'insalubrité de l'environnement et la prolifération de la maladie, la situation pourra aisément empirer.