L'Algérie sera présente du 6 au 9 juin prochains à la Comédie du livre, à Montpellier, à travers la maison d'édition privée de bandes dessinées Z-Link. Dans cet entretien, le journaliste et directeur de cette maison d'édition, Salim Brahimi revient sur cette participation. -Vous êtes le premier éditeur algérien, spécialisé dans la bande dessinée. Effectivement, nous sommes (Z-Link) le premier éditeur algérien spécialisé dans la bande dessinée. Nous existons depuis 2007 et nous essayons de promouvoir autant que possible le 9e art dans notre pays. Nous avons édité jusqu'à aujourd'hui 43 numéros de la revue Laabstore, qui a permis à beaucoup d'auteurs issus des quatre coins du pays d'émerger. Aussi, nous éditons des albums de BD et de DZ-mangas. Nous préparons une vingtaine de titres qui sortiront incha Allah cette année et début 2014. Nous avons également lancé un format de bandes dessinées baptisées DZ-mangas avec notamment des scénarios et des styles vestimentaires inspirés de notre culture algérienne. -Si vos débuts ont été quelque peu difficiles, vous semblez amorcer le tournant de la reconnaissance puisque certains de vos ouvrages sont exposés au musée de Kyoto ? Franchement, nous ne savions pas que nos publications allaient faire l'objet d'une exposition au Japon. C'était au hasard de notre participation au Festival de la bande dessinée à Angoulême que nous nous sommes fait remarquer. Nous nous sommes occupés d'un espace commun Algérie qui nous a été donné par le Fibda. Un chercheur japonais exerçant au Musée international du manga de Kyoto est venu en délégation visiter notre stand. Il a longuement discuté avec notre représentant et a acheté un exemplaire de toute notre production afin de l'exposer au musée et de la soumettre à étude. C'est chose faite à présent. C'est une grande reconnaissance pour nos travaux et pour nos auteurs, qui, reconnaissons-le, sont de jeunes Algériens très motivés. -Vos publications sont même connues en Amérique puisque une étudiante vient tout juste de présenter un mémoire sur votre maison d'édition ? C'est tout à fait exact. Je l'ai appris par un collègue de la Chaîne internationale qui m'avait invité à son émission. Ce dernier l'a annoncé en direct sur l'antenne que notre maison d'éditions faisait l'objet d'études aux Etats-Unis. Il s'agit d'un sujet de recherche émis par une étudiante américaine de l'université Swarthmore College en Pensylvanie, dont la thématique porte sur la montée du DZ-manga en Algérie et l'émergence d'une nouvelle voix transnationale. C'est une gratification qui nous encourage à aller de l'avant… -Vous êtes invités à participer du 6 au 9 juin prochain au Salon du livre de Montpellier. C'est tout à fait juste. Nous ne pouvons qu'en être fiers. Les organisateurs de la Comédie du livre de Montpellier m'ont contacté par internet l'année passée me demandant de représenter l'Algérie à travers nos travaux. Nous avons bien sûr accepté. Je me rendrai à ce festival avec un de nos auteurs, Sid Ali Oudjiane, et notre chargé d'administration. Au programme : une exposition du DZ-manga qui représente les travaux que nous avons édités, un atelier d'initiation au dessin et à l'écriture du DZ-manga. En outre, j'animerai une rencontre autour de l'édition du manga en Algérie. -A l'approche du Feliv, quelles sont les nouveautés prévues par votre maison d'édition ? Le Feliv est pour nous un réel espace ouvert aux jeunes. On prévoit un atelier d'initiation au DZ-manga.Au niveau de notre stand, nous comptons dévoiler plusieurs nouveautés dont le dernier, Laabstore, Elemental Quest de Khalil Snani, Algerian love de Rahmani Mohamed Amine, Le drapeau de Hanane Benmediouni, La révolution de Matougui Fella et la version arabe du Vent de la liberté de Sofiane Belsakri. Ce sont tous des DZ-mangas d'auteurs et de thématiques algériennes. Le vent de la liberté est au format européen…