L'accès aux plages de Tamentfoust n'est, en vérité, pas gratuit. A Tamentfoust (ex-La Pérouse), à peine la saison estivale commencée, que les deux principales plages que compte cette petite localité balnéaire de l'est de la capitale, ont été prises d'assaut, non pas par les estivants, mais par des jeunes qui s'autoproclament exploitants des plages. La première plage, qui se trouve en amont du petit port de pêche, est d'ores et déjà en pleins préparatifs, qui lui confèrent des allures de chantier. Des jeunes à l'apparence athlétique s'affairent à installer des tentes sur le rivage. Ces dernières serviront à accueillir des comptoirs, des caisses de boissons, des réchauds et autres ustensiles de circonstance. Trois tentes ont été ainsi érigées en quelques heures seulement, par ces jeunes, qui n'omettront pas de les raccordées au réseau électrique. Un fil conducteur prend alors le départ de la première tente pour aboutir à un lampadaire se trouvant sur la rue qui longe la plage. Sur la plage, des tables et des chaises sont entreposées à équidistance, tel un damier qui s'étire sur un pan entier de la grève. Les quelques estivants qui se ramènent sont, avant même de franchir les escaliers qui descendent à la plage, tarabustés par ces jeunes qui leur présentent les tarifs, «500 DA pour la table». Ceux qui refusent de prendre place sont vite éjectés de la parcelle. Ils doivent s'installer ailleurs, dans des endroits se trouvant à l'écart, qui plus est sont étroits et insalubres. La deuxième plage autorisée à la baignade à Tamentfoust est, elle aussi, sous l'emprise de ces jeunes. En accédant à la plage par un étroit couloir, la première chose que les visiteurs aperçoivent, se sont les centaines de chaises et parasols posés sur le sable, formant un carré distinct. Aux abords de ce carré, des jeunes veillent à ce que les estivant indociles soient écartés. Le plus déconcertant dans cette situation est que ces pratiques se déroulent sous le regard des gestionnaires de ces deux plages, qui n'interviennent jamais pour remettre de l'ordre, ils laissent les choses se faire comme à l'accoutumée. Un responsable au niveau local n'hésitera pas à déclarer que «ces pratiques sont devenues coutumières. D'ailleurs, ces jeunes sont des chômeurs de la commune». En dépit de l'existence d'écriteaux stipulant que l'accès aux plages est gratuit, ces dernières sont en réalité payantes, sous diverses formes, y compris sous celui du stationnement. A La Pérouse, l'accès au port de pêche est payant. Cela est tout à fait normal. Cependant, en y accédant, les visiteurs doivent s'acquitter également des droits de stationnement, auprès de jeunes gardiens qui n'hésitent pas à menacer les automobilistes les plus récalcitrants. En matière de gestion de la saison estivale, Tamentfoust est un mauvais exemple, auquel les autorités compétentes doivent trouver une solution.