Au moins 28 pays, dont ceux du Sahel, prendront part à cette rencontre qui verra la participation de représentants de l'ONU et de l'Union européenne. Il est prévu un débat sur la mise en œuvre du mémorandum d'Alger portant sur la prohibition du paiement des rançons et sur les mutations de l'activité terroriste au Sahel vers celle du narcotrafic. A près sa première réunion tenue à Alger en novembre 2011, le groupe de travail sur le Sahel, présidé par l'Algérie et le Canada, et dépendant du Forum mondial de lutte contre le terrorisme, tiendra sa deuxième session plénière les 24 et 25 juin à Oran, apprend-on de source diplomatique. Les experts de 28 pays occidentaux et du Sahel ont déjà confirmé leur participation à cette rencontre, à laquelle prendront part aussi les représentants de l'UE et de l'ONU. «Il est question d'évaluer la situation au Sahel dans le domaine de la lutte antiterroriste et le plan d'action engagé dans le cadre de la mise en application des recommandations de la première session du Forum, tenue à Alger au mois de novembre 2011», révèlent nos sources. Les travaux de cette session vont reposer sur les axes relatifs à la sécurité frontalière, le renforcement de la coopération juridique et judiciaire, le financement du terrorisme, l'engagement communautaire, le développement et l'implication de la société civile dans la lutte contre l'extrémisme et la radicalisation. Cette rencontre, précisent nos interlocuteurs, permettra «d'actualiser des actions du Forum afin de les adapter à la nouvelle situation qui prévaut au Sahel, en prenant en compte les nouvelles échéances politiques, notamment l'élection présidentielle prévue en juillet prochain au Mali, et de rendre plus performants les développements prévus dans la région du Sahel» et de plaider pour «une plus grande implication de la société civile». Les mêmes sources affirment que lors des travaux de cette session, les experts aborderont la question «de la mise en œuvre du mémorandum d'Alger portant sur la prohibition du paiement des rançons, mais également les mutations des activités terroristes au Sahel en celles de narcotrafic et de la criminalité organisée transnationale». A signaler que le Forum global de lutte contre le terrorisme a été créé le 22 septembre 2011 à New York, à l'occasion du 10e anniversaire des attentats du 11 Septembre 2001. Ses objectifs sont de promouvoir la mise en œuvre de la stratégie mondiale des Nations unies contre le terrorisme, faciliter les coopérations régionales, interrégionales et globales, et encourager une approche civile de la lutte contre le terrorisme. Vingt-neuf états présents Le Forum fonctionne sur la base d'échange d'informations non sensibles, rédige des mémorandums et compile des bonnes pratiques à même de diffuser en son sein des méthodes éprouvées pour lutter contre le terrorisme. Regroupant 29 Etats – Afrique du Sud, Algérie, Allemagne, Arabie Saoudite, Australie, Canada, Chine, Colombie, Danemark, Egypte, Emirats arabes unis, Espagne, Etats-Unis, France, Inde, Indonésie, Italie, Japon, Jordanie, Maroc, Nigeria, Nouvelle-Zélande, Pakistan, Pays-Bas, Qatar, Royaume-Uni, Russie, Suisse, Turquie – et l'Union européenne, il concentre son action sur cinq groupes de travail, dont trois à vocation géographique, à savoir renforcement des capacités dans la Corne de l'Afrique (coprésidé par la Turquie et l'UE), renforcement des capacités au Sahel (coprésidé par l'Algérie et le Canada), renforcement des capacités en Asie du Sud-Est (coprésidé par l'Indonésie et l'Australie), et deux à vocation thématique, à savoir lutte contre l'extrémisme violent (coprésidé par les Emirats arabes unis et la Grande-Bretagne) et justice pénale et primauté du droit (coprésidé par l'Egypte et les Etats-Unis). Lutte contre l'extrémisme violent Lors de la réunion ministérielle du 7 juin 2012 à Istanbul, un mémorandum sur la justice pénale et l'Etat de droit ainsi qu'un autre sur la lutte contre la radicalisation ont été adoptés. A l'occasion de la troisième réunion ministérielle qui s'est tenue à Abu Dhabi le 14 décembre 2012, un plan d'action pour les victimes du terrorisme et un mémorandum sur les enlèvements avec demande de rançon ont été adoptés. Le groupe Sahel, pour sa part, – dont les priorités sont la sécurité frontalière, la coopération policière, la lutte contre le financement du terrorisme, la coopération dans les domaines législatifs et judiciaires et la sensibilisation et la mobilisation des communautés – a tenu sa première réunion en novembre 2011. Parmi les participants à sa deuxième réunion prévue les 23 et 24 juin, il est attendu, en plus des experts, des personnalités de haut rang qui engagent politiquement leurs pays.