Par manque d'informations, les activités « organisées » hier par l'Etablissement Arts et Culture dans les parcs et les forêts de la capitale sont passées presque inaperçues. Bouchaoui, Baïnem (Aïn Bénian), Bois des Cars (Dèly Ibrahim), parc Mont-Riant (Alger-Centre) et parc des Pins (El Biar) devaient abriter des activités à même d'assurer une détente gratuite aux enfants et à leurs parents. L'établissement, de son côté, voulait marquer le 1er mai, Journée mondiale du travail, afin de « fêter le printemps », pour reprendre les termes d'un communiqué transmis aux rédactions le 29 avril. « J'étais à l'entrée du parc quand j'ai entendu de la musique. Je me suis d'abord dit que ça doit provenir des environs. A mesure que les ondes musicales persistaient, le doute me gagnait. En vérifiant, j'étais surpris de constater que le bruit provenait du jardin », déclare le gardien du parc Beyrouth (ex-Mont-Riant). Des activités d'animation ont été programmées dans ce site sans qu'il en soit avisé. Il était presque 14h. Mis à part les animateurs du disque-jockey (DJ), tous prêts à enflammer la « scène », les lieux étaient déserts alors que la manifestation devait débuter vers 11h. Les premiers à se « pointer » au parc Beyrouth étaient... les journalistes, alors que le parc est situé au beau milieu des habitations. Aucun affichage n'a été fait pour l'occasion. La situation était tout autre à la forêt de Baïnem. L'installation du DJ a été faite bien avant midi. Sauf que le public a fait défaut. « L'animation ? Pas encore », lance une organisatrice. L'initiative n'a pas été dénuée d'intérêt, puisqu'une séance de dessin a été ouverte aux petits enfants. La forêt de Bouchaoui, contrairement à Baïnem et au jardin Beyrouth, était hier la destination privilégiée des familles qui aspiraient passer cette journée fériée dans un coin de verdure. Bien avant 11h, l'endroit était déjà investi. A l'entrée du site, rien n'indique que des activités y seront organisées. Les gendarmes interrogés, pour information, à ce sujet ont affiché une mine froissée. « Je ne suis pas au courant d'une telle manifestation. », affirme un brigadier en guise d'explication. A première vue, Bouchaoui donne l'image d'un parc équestre. Des dizaines de chevaux y étaient « parqués », mais bien surveillés par des enfants et des jeunes, air de cow-boys du western, qui proposaient leurs « services ». Une petite tournée à cheval dans les environs revient à 50 DA. Une randonnée dans une charrette coûte le double. Plusieurs de ces jeunes ont refusé d'être pris en photo. La poussière s'élevait au moindre passage d'un cheval. Les manèges ne sont fréquentés que rarement. Laisser les enfants prendre le plaisir de monter et remonter les échelles est risqué. Les surveiller de près est fatigant. Des sachets et des bouteilles sont jetées un peu partout. Les bacs à ordures y ont été placés en nombre insuffisant. Des bidons de peinture vidés ou des barils usités sont utilisés en guise de paniers. Ce qui confère au site un décor particulier. Une haute voix répercutée dans la forêt annonce enfin le début des activités. Au programme : « Animation clowns avec Moumou et Ferfour et Asdika 3 (les trois amis). » Le festivités ont commencé avec la présence d'à peine dix enfants. Sous l'effet boule de neige, d'autres gamins, avec leurs parents, ont vite rejoint les lieux du spectacle. Les enfants ont fini par découvrir que l'un des deux artistes comiques n'était qu'un homme habillé en femme, appelons-là khalti (tante) Khaïra, qui jouait l'ignorance. La thématique du spectacle a constitué cependant un véritable tournant. « Il faut que cela reste entre nous. Vous voyez bien que khatli Khaïra détient un porte-monnaie. Maintenant, vous allez m'aider à le lui voler. Je compte sur vous, d'accord ? », lancera le compagnon de Khaïra à l'adresse de l'assistance. Et aux enfants de répondre, en chœur : « Oui ! » Comme quoi, le vol et la discrétion vont de pair. Bonne leçon !