Un mouvement dans le corps diplomatique doit être opéré incessamment, avons-nous appris auprès du ministère des Affaires étrangères. « C'est un mouvement tout à fait ordinaire, des diplomates vont être rappelés après avoir occupé leur poste pendant quatre années, voire plus pour certains », soutient le directeur de la communication et de l'information auprès du ministère, sans plus de détails. Combien d'ambassades sont concernées par ce mouvement ? Si le suspense reste entier, la liste est, quant à elle, selon d'autres sources, déjà arrêtée et sera rendue publique par le président Abdelaziz Bouteflika. Ainsi, le motif officiel avancé est de rétablir une règle dans l'alternance au niveau de ces postes très convoités. La longévité de certains ambassadeurs a en effet atteint des records, particulièrement celle de M. Ghoualmi, en poste à Paris depuis six ans. L'ex-ambassadeur au Caire, Mustapha Chérif, avait occupé son poste pendant une période presque aussi longue, avant d'être dégommé il y a de cela environ 3 ans par le président Bouteflika qui avait « contesté sa gestion ». Ce qui ne signifie pas forcément la plus mauvaise. Le changement dans le corps diplomatique était de fait attendu après la réélection de M. Bouteflika, le 8 avril dernier. Celui-ci avait fait du retour de l'Algérie dans le concert des nations l'un de ses principaux thèmes de campagne électorale. Des sources concordantes prêtent, par ailleurs, au chef de l'Etat l'intention de procéder à un remaniement dans les corps des walis et des magistrats, voire même dans le gouvernement. L'enjeu pour le Président est primordial : relancer la machine économique après un premier mandat au bilan très contesté. Ne s'apparentant plus à « une retraite dorée » - cet état d'esprit continu pourtant à avoir la peau dure -, le poste d'ambassadeur est tenu par un devoir de résultat. Les diplomates sont appelés effectivement à prolonger l'action du gouvernement à l'étranger, en représentant les intérêts de l'Algérie. Revaloriser les possibilités d'investissement, la promotion du tourisme, créer des liens entre les opérateurs économiques, font partie de leurs urgentes missions. Les yeux restent braqués sur certaines capitales, notamment Paris, Bruxelles, Madrid, Rome, Washington et Rabat.