La quatrième édition du Festival international de la création féminine a ouvert ses portes, jeudi dernier, en après-midi, au Bastion 23, à Alger. Plus d'une quarantaine de femmes artisanes algériennes et étrangères participent jusqu'au 13 de ce mois, à cette manifestation placée sous le slogan «Ma terre… Ma liberté de créer». Le commissariat du Festival national de la création féminine a choisi, cette année, d'aller à la découverte d'un nouvel univers, celui de la terre en tant que matériau de l'imagination et du talent, ainsi que sortir de l'ombre les matières dont la terre est composée, en choisissant des disciplines aussi voisines que diverses, telles que la poterie, la céramique, la mosaïque et la sculpture. La commissaire du festival, Hamida Agsous, a souligné que «l'édition de cette année concerne les arts plastiques, et nous avons choisi la poterie, la céramique, la mosaïque, qui ne sont pas très connues, mais que les femmes pratiquent, ainsi que la sculpture. Nous sommes étonnés de voir qu'il y ait autant de femmes qui pratiquent cet art. Nous n'avons pas choisi la peinture, sachant qu'elle est déjà pratiquée par des femmes peintres de renom, et pour elles seules, il lui faudrait tout un festival. Une autre particularité de cette 4e édition, est celle d'ouvrir les portes aux jeunes artistes sortis des écoles d'art, aux lycéens et aux collégiens d'Algérie». Cette quatrième édition est dédiée à l'artiste peintre Aïcha Haddad, décédée en 2006, suite à une longue maladie. Un stand lui est d'ailleurs consacré. Un deuxième espace est réservé également à Ouiza Bacha, une potière décédée récemment. Si les artisanes algériennes sont venues en force pour dévoiler leurs dernières créations, il n'en demeure pas moins que les étrangères venues d'Iran, Espagne et de Bulgarie exhibent également des oeuvres raffinées. L'artisane Amel Guefrai livre un travail inspiré de la culture targui. Elle travaille avec de la terre naturelle, dont les couleurs oscillent vers les différents tons de rouge. Cet artiste de talent évite tous produits chimiques, et polit à la main l'ensemble de ses œuvres, qui se déclinant sous la forme de plaques très libres, avec ici et là de petites calligraphies très naïves, donnant un effet vieilli. Cet artiste est experte également en tapis fait avec de la céramique, elle en offre au regard toute une série aux couleurs virant vers les ocres. Pour sa part, Sabrina Guasmia Bouchenafa s'inspire, elle aussi, de cette sobriété de la culture targuie, en utilisant des formes diverses. Elle nous fait découvrir des objets pratiques dont on peut en détourner les usages. Comme en témoigne cette table représentant l'Algérie. Sa façon de polir est spécifique. Il s'agit d'un émaillage, qui rehausse cette spécificité de l'art targui. L'Espagnole, Isabelle Barbara, propose un concept reposant sur le travail fait à base de céramique. Les différentes pièces peintes à l'aide de plusieurs colorations témoignent d'un savoir-faire certain. Ce Festival de la création féminine est rehaussé par la présence de deux jeunes étudiantes en sculpture des Beaux-arts d'Alger. Elles ont réalisé, sous la conduite de leur professeur, une œuvre monumentale de trois mètres de haut. Commandée et financée par le Festival. Cette dernière sera ensuite offerte à leur école pour y être exposée. Deux collégiennes de Sidi Ghilès, près de Cherchell, spécialisées dans la mosaïque, ont exposé leurs œuvres, et participent notamment à l'animation de l'atelier d'initiation réservé à cet art. Il est à noter qu'outre les expositions tenues aux différents niveaux du Bastion 23, des ateliers, des conférences et des concerts seront à l'honneur tous les jours.