Expression - Le Festival national de la création féminine est prévu, dans sa quatrième édition consécutive, du 6 au 13 juin. Le festival se tiendra comme chaque année au Palais des raïs (Bastion 23), ce monument historique, témoin de la prolongation de la Casbah jusqu'à la mer. Le choix de cette bâtisse, devenue un centre des arts et de la culture, n'est certainement pas fortuit. «Elle offre au festival un cadre authentique et merveilleux qu'il convient de découvrir ou de redécouvrir», dira Hamida Agsous, lors d'un point de presse animé, hier, à l'Institut supérieur de musique. Elle a, par ailleurs, indiqué que «la présente édition du Festival national de la création féminine ne pouvait se concevoir sans rendre un hommage appuyé à ces milliers de femmes anonymes qui, à travers les siècles et un patient travail de transmission intergénérations, ont préservé un patrimoine inestimable où les gestes, l'atmosphère, les rituels et leurs lexiques comptent autant que le résultat final, aussi magnifique soit-il.» Notons que cette année, le festival est complètement dédié à la plasticienne – et moudjahida – Aïcha Haddad. Ainsi, un vibrant hommage lui sera rendu – à titre posthume – à travers la projection d'un film documentaire retraçant sa vie et sa carrière, prévu pour le dimanche 9 juin. Ce film est signé Boualem Aïssaoui. S'exprimant sur la thématique de cette 4e édition, Hamida Agsous soulignera : «Cette année, le festival est placé sous le thème : ‘'Ma terre... ma liberté de créer''. Il sera consacré à la poterie, à la céramique, à la mosaïque et à la sculpture.»Ainsi, après avoir abordé la thématique du tissage en 2010, de la broderie d'art en 2011 et des accessoires du costume en 2012, le festival va emmener, cette année, le public à «la découverte d'un nouvel univers, celui de la terre en tant que matériau de l'imagination et du talent». Le festival va mettre en lumière les arts de la terre et de la matière. Il réunira les disciplines aussi voisines et diverses que la poterie, la céramique, la mosaïque et la sculpture. Le festival cherchera à montrer l'évidence du lien «terre-matière», c'est-à-dire l'utilisation de la terre comme matériau «si fécond, si tendre, si noble, si essentiel» à la création d'œuvres d'art. C'est aussi pour montrer l'évidence du lien «terre-patrimoine», c'est-à-dire en créant à partir de la terre et en faire un objet d'art et par lequel sont racontées notre mémoire, notre identité culturelle et notre personnalité historique. Cela dit, le festival, dans cette présente édition, s'emploie à dire, à raconter ou à illustrer les arts de la terre et de la matière car, «en dépit d'une histoire où l'entreprise de déculturation coloniale a commis des désastres, en dépit des aléas du temps et des déperditions qui l'accompagnent et en dépit des effets de la modernisation des objets et des environnements, ces arts de la terre et de ses divers éléments ont survécu et trouvent même de nouvelles voies à travers la création contemporaine», souligne Hamida Agsous. - Le festival se veut un lieu de rencontre et de partage d'expérience entre toutes les participantes. A ce propos, Hamida Agsous dira : «Pour cette 4e édition, nous avons voulu ouvrir les portes du festival aux jeunes, aux graines d'artistes qui germent dans nos écoles d'art. La transmission de génération en génération a toujours constitué le moyen idoine de perpétuer les pratiques artistiques et culturelles.» Concernant l'animation durant le festival, le comité d'organisation a concocté un programme riche et varié. En marge de l'exposition où seront mis en exergue l'éclatant potentiel imaginatif et créatif des femmes et leur savoir-faire artistique, il est prévu des ateliers d'initiation à l'art – ils seront animés par des spécialistes en la matière et seront ouverts au grand public. Trois conférences sont aussi au menu, à savoir «Aïcha Haddad : l'œuvre dans une démarche artistique algérienne», «Une expérience vécue de céramique en Algérie» et «Le parcours artistique de la femme chaouie, des arts traditionnels à l'art plastique». Deux jurys seront présents, le premier décernera les prix des meilleurs produits réalisés et le second attribuera les quatre prix des meilleurs articles écrits par les journalistes. Par ailleurs, l'ouverture de cette manifestation sera faite au rythme des karkabous de la troupe Ichrak Bouna d'Annaba, tandis que la soirée de clôture sera animée par le chanteur hawzi Hamidou, à l'amphithéâtre Fadila-Dziria de l'Institut supérieur de musique.