Le ministre de la Justice, Mohamed Charfi, a mis fin aux fonctions de son inspecteur général, apprend-on de source proche de son département. Il l'aurait remplacé par un ancien procureur général ayant fait plusieurs cours avant d'atterrir en tant qu'inspecteur. Cette décision intervient alors que la commission qu'il avait installée pour opérer un mouvement dans les rangs des magistrats accuse un retard dans l'achèvement de ses travaux. Composée de dix magistrats, dont les six élus du Conseil supérieur de la magistrature (CSM), le bureau permanent de cette haute institution et le directeur des ressources humaines, cette commission a été chargée de procéder à un très large mouvement qui toucherait quelque 800 magistrats à travers le pays, entre mutations, promotions et mises à la retraite. Elle devait remettre son travail avant la mi-juin, «mais de petits soucis organisationnels» auraient retardé l'achèvement de sa mission. Nos sources affirment que le ministre aurait mis fin à la mission d'un des magistrats membres, soupçonné d'être à l'origine de la fuite d'une partie de la liste du mouvement. En tout état de cause, ajoutent nos interlocuteurs, la commission remettra son travail au ministre au plus tard vers la fin de la semaine en cours, alors que le mouvement des chefs de cour serait fin prêt et n'attend que le retour du président de la République, seul habilité à valider la liste, faite sur proposition du ministre de la Justice.