Dans le cadre des activités de la commémoration du 15e anniversaire de l'assassinat du chanteur kabyle Matoub Lounès, la fondation qui porte le nom du défunt organise, du 22 au 25 juin, la 5e édition du concours de poésie dédiée à la mémoire du rebelle. Les membres de la fondation Matoub précisent que, cette année, ce concours intitulé «Matoub, mon nom est combat», portera sur la traduction et adaptation d'une langue étrangère vers tamazight et la poésie engagée en langue amazighe. A cet effet, et pour le bon déroulement de cette activité, les organisateurs exhortent les poètes qui veulent prendre part à cette manifestation, à déposer leur candidature au niveau du siège de la fondation Matoub Lounès à Taourirt Moussa, dans la daïra de Beni Douala, à la Maison de la culture de Tizi Ouzou, celles de Bejaia et Bouira ainsi que Radio Sommam et radio de Tizi Ouzou, et ce, avant le 15 juin. Par ailleurs, notons que le 15e anniversaire de l'assassinat du rebelle sera, outre ce concours, marqué, comme chaque année, par d'intenses activités commémoratives, dont une semaine culturelle qui retracera la vie et l'œuvre du défunt et le traditionnel recueillement du le 25 juin, à Tala Bounane et sur la tombe du rebelle à Taourirt Moussa. Artiste engagé, Matoub a défendu la culture amazighe et la démocratie. Il a maintes fois fustigé les «décideurs», notamment dans son dernier album intitulé Aghourou (trahison). La vie du Rebelle était émaillée d'épreuves. En octobre 1988, il a été blessé par une rafale tirée par un gendarme à Aïn El Hammam. Le 25 septembre 1994, il a été enlevé par un groupe d'individus armés à Takhoukht, près de Tizi Ouzou, avant d'être libéré par ses ravisseurs après 15 jours de captivité et suite à une importante mobilisation en Kabylie. Matoub sera assassiné par «les forces du mal» un certain 25 juin 1998, à Tala Bounane, sur la route de Beni Douala. Aujourd'hui, malgré sa disparition, il reste toujours un symbole tant son œuvre continue d'immortaliser l'itinéraire de cet homme au combat mémorable. Il est utile de noter, par ailleurs, qu'une rue baptisée du nom du rebelle, a été inaugurée, le 1e juin en cours, à Argenteuil, dans le Val d'Oise, en France, en présence du maire et des membres de la famille du défunt. L'année dernière, c'est la mairie d'Arcueil, dans le département du Val-de-Marne en région d'Iles de France, qui avait décidé de baptiser sept rues du quartier Chaperon-Verts aux noms des hommes de culture et de lettres, dont le chantre algérien d'expression kabyle Matoub.