Elus locaux et parlementaires se sont réunis, mercredi, lors d'une conférence-débat ouverte sur le secteur de l'énergie, dans le but «de faire une offensive pour arracher le projet de la raffinerie d'El Kseur», a déclaré en guise d'ouverture le président de l'APW, Mohamed Bettache. D'après le directeur de l'unité Sonatrach de Béjaïa, M. Icheliten, qui est intervenu durant cette rencontre, c'est dans les années 1970 que le projet d'un site pétrochimique et d'une raffinerie de 10 millions de tonnes/an a été évoqué pour la région de Béjaïa dans le cadre du plan «Valid» de Belaïd Abdeslam, ministre de l'Energie à l'époque, avant que tout soit abandonné. M. Icheliten affirme qu'en 2005, une check-list a été établie avec cinq wilayas en lice (Boumerdès, Jijel, Bouira, Tipasa et Tiaret) pour bénéficier du projet de sites pétrochimiques lancés par le gouvernement. «C'est à partir de la venue du ministre de l'Energie en février 2012 que ce projet a été évoqué de nouveau», affirme-t-il. Se déclarant plus que favorable au lancement du site pétrochimique à El Kseur, le chef régional de Sonatrach estime que «ce site ne présente aucun danger pour l'environnement». Le directeur de la Société de transport des hydrocarbures (STH), présent à la rencontre, s'est déclaré aussi favorable au projet de pôle pétrochimique à Béjaïa, mais qui ne peut se faire, selon lui, sans un port pétrolier d'envergure. «Durant la dernière visite du Premier ministre, Abdelmalek Sellal, le ministre de l'Energie a précisé que c'est un projet de complexe pétrochimique et non pas de raffinerie qui sera lancé à Béjaïa», ajoute-t-il. Les déclarations du responsable de STH ont fait réagir le député FFS Khaled Tazaghart qui a apostrophé le président de l'APW et interpellé l'assistance sur «l'objet et la nature de cette réunion». «C'est une mise en scène du pouvoir», a-t-il accusé. «Si cette raffinerie a été annoncée par le ministre de l'Energie comme l'affirme le directeur du STH, qu'est-ce qu'on fait là ?», s'est-il écrié, reprochant à l'assemblée d'avoir été manipulée par «les gens du gouvernement». «Nous avons des milliers de revendications et la raffinerie n'est qu'une revendication parmi des milliers d'autres», a-t-il objecté.