Initialement prévue à Béjaïa, cette raffinerie a été délocalisée à Aïn Témouchent avant d'atterrir à Tiaret. Le projet de la raffinerie de Tiaret, d'une capacité de raffinage de 15 millions/tonnes/an, est toujours gelé. Les députés de Tiaret, appuyés par ceux de Tissemsilt, Saïda et Djelfa ont fait état de leur profonde inquiétude, après le gel du projet et ont interpellé le ministre de l'Energie. L'échec était prévisible. Tiaret ne dispose pas des infrastructures nécessaires pour accueillir une usine de raffinage. Cette région ne dispose ni de port, ni de pôle scientifique, ni suffisamment d'eau. Pour ce qui est de l'eau, il faut rappeler que la région ouest est depuis longtemps en souffrance en matière hydrique. Pourquoi avoir donc choisi Tiaret? Raison politique, diront certains... Officiellement, le gouvernement veut développer une industrie parapétrolière dans la région en y implantant une raffinerie géante. Les initiateurs du projet ont choisi en 2005 El Kseur dans la wilaya de Béjaïa. L'endroit initial du projet présente moult avantages comme l'existence d'une infrastructure portuaire des plus développées dans le pays, ainsi qu'un deuxième port qui se trouve à proximité à savoir, celui de Djen Djen à Jijel, d'une voie ferrée fonctionnelle doublée aujourd'hui d'une autoroute, d'une université scientifique et surtout d'une disponibilité suffisante d'eau. En termes de retombées économiques, ce projet, d'un milliard de dollars, aurait permis la création de quelque 4000 emplois directs et 10.000 indirects sans compter les répercussions socio-économiques sur la région dont la création de nombreuses PME de sous-traitance. Cela aurait été une aubaine pour lutter contre le chômage qui gangrène toute la Kabyle. Les retombées de ce projet à Béjaïa auraient donc pu être également politiques avec la création d'emplois, qui auraient pu réduire un tant soit peu la pression qui pèse sur la Kabylie... Même le deuxième site choisi, à savoir Beni Saf, dans la wilaya de Aïn Témouchent aurait pu faire l'affaire, cela bien qu'il ne dispose pas d'autant d'avantages que le premier. Mais au moins, les deux sites présentent des conditions environnantes favorables à ce type d'investissement. Mais Tiaret...? Les partisans du projet vous diront qu'il y a le port pétrolier d'Arzew. Toutefois, il est éloigné de près de 200 km! Les voies qui montent vers le mégaprojet d'une raffinerie de pétrole sont impénétrables. En tout cas, une chose est sûre, la conception de ce projet est caractérisée par la mauvaise gestion. Voilà que la raffinerie géante de Tiaret peine à voir le jour. Sonatrach a décidé de geler ce projet en raison, notamment du manque d'intérêt des investisseurs étrangers. Le groupe français Total était intéressé par le projet d'El Kseur, Béjaïa, en raison de la proximité du port pétrolier de Béjaïa (25 km), mais il s'est retiré après la délocalisation de la raffinerie. Résultats des courses: le site toutsurlalgérie a appris que Sonatrach a lancé un appel d'offres pour l'achat de 60.000 tonnes de gasoil. Cet appel d'offres est censé arriver à expiration. Au début de l'année, Sonatrach avait déjà procédé à l'achat de 30.000 tonnes de gasoil, nous apprend la même source. En 2009, la facture des importations de gasoil a atteint les 300 millions de dollars, car l'Algérie est obligée d'importer en moyenne 100.000 tonnes de gasoil par an, en raison du manque de production nationale et de l'accroissement du nombre de véhicules roulant au gasoil...