Les fournisseurs traditionnels par gazoduc resteront les principales sources d'approvisionnement de l'Europe en gaz naturel, a indiqué, dans un entretien à Pétrole et Gaz arabes, Armelle Lecarpentier, économiste en chef de Cedigaz, une association internationale basée à Paris. Dans un entretien repris par l'APS, Armelle Lecarpentier estime qu'il est difficile de pouvoir considérer un modèle de prix unique qui s'appliquerait à tous. «Les marchés ont des attentes, des risques et des problématiques d'approvisionnement spécifiques, et il est difficile dans ce contexte de pouvoir considérer un modèle de prix unique qui s'appliquerait à tous», a-t-elle indiqué. La globalisation des marchés gaziers est lente et laborieuse, ce qui rend difficile l'application d'une formule de prix unique, selon elle. De plus, selon Armelle Lecarpentier, «les échanges mondiaux de GNL ne représentaient en 2012 que 9% de l'approvisionnement gazier mondial et les disparités régionales en matière de niveau et de structure des prix n'ont jamais été aussi marquées». A propos de l'indexation des prix du gaz naturel sur le marché spot, l'économiste estime qu'«elle dépendra des conditions de marché, comme l'existence d'une offre mondiale disponible, abondante et compétitive, et sera liée à l'émergence de nouvelles approches en matière de gestion des risques, telles que les marchés à terme». Selon elle, le marché gazier connaîtra une croissance de la consommation mondiale de l'ordre de 2,5% par an d'ici 2020 et les fournisseurs traditionnels par gazoduc resteront les principales sources d'approvisionnement de l'Europe. Les principaux fournisseurs par gazoduc en Europe sont la Russie, la Norvège et l'Algérie. Selon un récent rapport de Cedigaz, l'année 2012 a connu des résultats mitigés pour l'industrie du gaz naturel avec un environnement défavorable marqué par un climat économique instable avec des tensions géopolitiques et des problèmes de sécurité dans les pays arabes. La production commercialisée de gaz naturel en 2012 a connu une croissance de 2,2% à 3348,7 milliards de mètres cubes. Cette croissance est inférieure à celle de l'année 2011 qui avait été de 2,8% et à la moyenne des dix dernières années qui était de 2,7% par an. En matière de prix, Cedigaz avait noté «les différences entre les niveaux de prix du gaz sur les marchés régionaux». Alors qu'«aux Etats-Unis, les prix Henry Hub ont atteint des niveaux historiquement bas en 2012, à moins de 3 dollars/MBtu en raison de l'abondance de l'offre. Ils devraient à court terme retrouver un équilibre à environ 4 dollars/Mbtu plus en ligne avec les coûts de production des gaz de schiste». En Asie, du fait de l'effet Fukushima et la forte demande en Asie, les prix ont atteint 19 dollars/Mbtu alors qu'en Europe ils ont atteint les 13 dollars/Mbtu.