Les deux partis au pouvoir, le FLN et le RND, sont en mode off. En crise depuis bientôt près de sept mois, les deux formations n'arrivent plus à organiser leurs échéances statutaires respectives : la réunion du comité central (CC) pour le FLN et la désignation de la commission de préparation du 4e congrès pour le RND. Et la maladie du président Bouteflika constitue une sorte d'alibi pour leurs responsables provisoires afin de prolonger le statu quo au sein des deux partis, restés sans chef de file depuis l'éviction de Abdelaziz Belkhadem et la démission d'Ahmed Ouyahia. En effet, le coordinateur national du FLN, Abderrahmane Belayat, invoque l'absence du chef de l'Etat pour renvoyer sine die la réunion du CC. «Le contexte et le temps ne sont pas propices pour l'élection d'un nouveau secrétaire général du FLN», estime-t-il dans une déclaration faite, samedi dernier, à Tipasa. Même son de cloche au RND, où les prétendants à la succession au secrétaire général démissionnaire, Ahmed Ouyahia, hésitent à s'afficher. Ce parti, dirigé présentement par l'actuel président du Sénat, Abdelkader Bensalah, prépare timidement la mise en place des instances qui seront chargées de préparer ses quatrièmes assises. Ce ne sont pas les militants ambitieux qui manquent, mais tout le monde au sein du RND pense que la conjoncture n'est pas propice à la course au poste de SG. Selon certains cadres du parti, la convalescence du chef de l'Etat est à l'origine de toutes les réticences. Pour Bakhti Belhouda, ex-ministre du Commerce et membre influent du RND, le contexte est délicat et même très sensible. «Il est immoral de parler de la succession au poste de secrétaire général du RND en ce moment. Il s'agit là d'un comportement sociétal», justifie-t-il. Interrogée à ce sujet, Mme Nouara Saâdia Djaffar, porte-parole du RND, minimise l'ampleur de la guerre opposant les proches et les adversaires d'Ahmed Ouyahia. «Nous sommes aujourd'hui dans une situation où l'intensité de la crise a sensiblement baissé. Celle-ci est en train de s'atténuer progressivement. Certes, il y a des divergences qui s'expriment, mais dans le respect mutuel», commente-t-elle.