Longtemps, le football était décrit comme une «religion» et Pelé comme un «roi» au Brésil. Les manifestants, qui défient le gouvernement brésilien depuis une dizaine de jours, ont apporté un démenti à la légende. Ils critiquent notamment les dépenses, jugées trop élevées, engagées pour l'organisation du Mondial-2014 de football. A la construction d'équipements sportifs, la population préférerait voir la richesse investie dans la santé, les hôpitaux, l'éducation, les écoles et universités. Même le «roi» Pelé a dû rectifier les propos tenus au début de la manifestation pour finalement affirmer son appui «à 100%» au mouvement de fronde, en demandant qu'on «ne se méprenne pas» sur son appel à soutenir l'équipe nationale de football qui dispute à domicile la Coupe des confédérations. «S'il vous plaît, ne vous méprenez pas ! Je suis à 100% en faveur de ce mouvement pour la justice au Brésil !», a-t-il écrit sur son compte Twitter. «Je demande seulement à tous de soutenir notre sélection brésilienne et de ne pas se décharger de leurs frustrations sur les joueurs (en les huant, etc.). Merci beaucoup !», a-t-il ajouté. Pelé, trois fois champion du monde (1958, 1962, 1970), avait appelé, mercredi dans une vidéo, à soutenir l'équipe nationale qui a battu le Mexique 2-0 dans la soirée en Coupe des confédérations, mais une phrase avait suscité la polémique : «Nous allons oublier toute cette confusion actuelle au Brésil et nous allons penser que la sélection brésilienne est notre pays, notre sang.» Les réactions avaient été immédiates sur les réseaux sociaux : «Tais-toi !» «Tu es un idiot, Pelé, quelle folie !», avaient lancé des internautes. Pour autant, malgré quelques incidents, le porte-parole de la FIFA a affirmé hier que l'organisme n'avait pas envisagé, pour le moment, d'annuler la Coupe des confédérations, qui a débuté le 15 juin et doit s'achever le 30 juin.