Les produits de l'artisanat ont longtemps constitué une source appréciable de rentrées de devises. Les tapis de Ghardaïa et de Tlemcen par exemple étaient écoulés dans tous les pays européens. Au fil du temps, en l'absence de mesures efficaces pour faire face au développement de la concurrence et en raison des mesures protectionnistes des pays importateurs, les exportations algériennes des produits de l'artisanat ont sensiblement régressé et bien des marchés ont été perdus. D'après les enseignements tirés de la récente foire du tapis de Ghardaïa, l'explication la plus significative de cette régression réside dans la reconversion de nombreux artisans en de simples commerçants ou en travailleurs de l'industrie. Ce phénomène allait s'amplifier avec la concurrence des produits industriels et des tapis synthétiques souvent moins chers. Ces facteurs se sont conjugués pour élever les prix de revient de l'artisanat algérien et le rendre moins compétitif par rapport aux produits analogues provenant notamment des pays voisins, tels que le Maroc et la Tunisie. En vue d'augmenter toutes les exportations hors hydrocarbures, plusieurs dispositions doivent être prises pour promouvoir les ventes à l'intérieur du pays et à l'étranger des produits de l'artisanat. La reconquête des marchés extérieurs doit impérativement passer par un préalable, celui d'encadrer et de prendre sérieusement en charge cette activité. Des actions d'information et de sensibilisation doivent être menées par le biais de manifestations et de journées d'étude dans certaines villes opératrices dans le domaine de l'artisanat à travers le pays, telles que Tlemcen, Ghardaïa, Tizi Ouzou, Constantine et autres... Ces actions appelées à déboucher sur le recensement exhaustif des artisans et des articles artisanaux exportables doivent être renforcées au niveau des chambres de commerces de chaque wilaya. La chambre nationale de commerce (CNC) à sont tour doit jouer un rôle important pour identifier les produits artisanaux haut de gamme et établir des relations d'affaires avec les opérateurs étrangers notamment lors des prochaines foires de la production nationale. Parallèlement à cela, une série de mesures concrètes doit être prise en vue de faciliter la pénétration des foires et marchés internationaux par nos produits en les rendant compétitifs, notamment aux plans de la qualité et du prix. En matière fiscale un régime dérogatoire au droit commun doit être appliqué au profit des exportateurs des produits artisanaux, à savoir l'exonération de toute forme de taxe. Leurs produits doivent être totalement affranchis des droits de douanes. Ils doivent bénéficier, en outre, du système de l'admission temporaire en vue de faciliter leur approvisionnement en matière premières entrant directement dans la fabrication du produit destiné à l'exportation. En matière de prix, le fonds de compensation pourra intervenir pour rendre certains de nos produits plus compétitifs, lors de cette phase de pénétration du marché international. Dans le domaine de la qualité, il va falloir envisager la mise en place d'un système de contrôle de nature à vérifier la conformité du produit exporté, de sorte à sauvegarder le label du produit algérien.