La 9e édition de la fête du tapis s'est ouverte ce jeudi à Aït Hichem dans la commune de Aït Yahia, dans la daïra de Aïn El Hammam. Cette édition, qui durera jusqu'au 14 août, a rassemblé une pléiade d'artisans venus de près de 15 wilayas dont Tamanrasset, Sétif, Tlemcen, Blida, Ghardaïa, Khenchela et Tizi Ouzou. En présence des organisateurs et de responsables locaux dont le secrétaire général de la wilaya, la fête a attiré en son premier jour la foule des amateurs d'art. Des artisans de tous les secteurs étaient là à exposer leurs oeuvres. C'est le cas d'abord, du tapis de haute laine de bon aloi présentant des dessins magnifiques ainsi que la broderie, la couture et la poterie. Un riche programme d'activités est concocté par les organisateurs pour égayer cette rencontre où la beauté, l'art dans toute sa splendeur et l'environnement avec des panoramas magnifiques se sont conjugués pour donner de l'éclat à l'événement. Le tapis d'Aït Hichem dont la renommée n'est plus à faire est, à l'image de l'artisanat dans le pays et spécialement dans la région, en danger! La situation déplorable que vit le bijou de Beni Yenni est aussi vécue par le tapis d'Aït Hichem tout comme la poterie de Maâtkas ou encore d'Aït Kheir. Outre la cherté des matières premières (laine, corail, argent etc.) ou encore rareté des terres propres à la poterie ou éloignement des sites, c'est encore les difficultés de commercialisation qui étouffent l'artisanat. Il semble également qu'il faut souligner ce que disent les tisserandes: «On n'est pas aidées et cette fête, certes, est bien tombée pour peut-être écouler les produits mais réaliser un tapis n'est pas une sinécure!» Pour l'événement l'APW a débloqué une enveloppe de 50 millions de centimes et le ministère de la PME un million de DA. Mais pour tous, en dehors de la fête, il y a lieu de songer aux artisans qui «tirent le diable par la queue» à longueur d'année. Le tapis d'Aït Hichem est un véritable tableau qui enchante l'oeil et qui peut supporter la comparaison avec tant d'autres oeuvres du genre, encore faut il que les artisans soient aidés en instaurant, par exemple, des circuits de commercialisation. Actuellement, Aït Hichem et ses artisans luttent seuls et essaient de faire face à l'adversité en espérant des jours meilleurs. Il est loin le temps où le tapis d'Aït Hichem était recherché par beaucoup, notamment les touristes qui venaient spécialement rendre visite à la mecque du tapis! Mais Aït Hichem est toujours là, malgré les aléas et les artisans ont toujours ce savoir-faire et une certaine aide peut facilement propulser ces oeuvres qui pourraient conquérir de nombreux marchés! La balle est dans le camp des secteurs spécialisés. A souligner aussi que durant cet événement, Aït Hichem vivra des journées et des soirées qui sortiront la localité de l'anonymat. Des activités sont ainsi prévues comme des galas artistiques, des pièces de théâtre et des projections vidéo. Enfin et en marge de la fête du tapis, Aït Hïchem abritera un séminaire qui aura pour thème l'artisanat et son rôle dans la promotion du patrimoine culturel.