Les langues se délient, et l'avant-goût, -cette affaire-, de la gestion de l'hôtel de ville est décrié haut et fort par quatre membres de l'APC. Des élus de l'assemblée populaire communale se sont rapprochés hier de notre rédaction pour se démarquer publiquement, et par écrit, «des agissements du P/APC de Constantine et de ses adjoints ayant mené au scandale», selon leurs propres mots. Il s'agit, pour précision, de la délivrance d'un permis de construire sur un terrain classé zone vulnérable pour cause de risque de glissement, de 32 villas au profit de la Spa Meghraoui et Yaïche, lesquels se trouvent être également, mouhafedh FLN, pour le premier, et P/APW, pour le second. Les élus en question, Mohamed Rira (FLN), Abdelwahab Souissi (MPA), Tewfik Laroussi (RND) et Hachemi Maârouf (MSP), ont adressé une correspondance au wali, dont une copie au ministre de l'Intérieur et au ministre de l'Habitat, dans laquelle on peut lire : «Nous tenons à souligner que ce scandale n'est qu'un parmi tant d'autres (scandales) liés à plusieurs secteurs relevant de l'actuelle composante de l'assemblée populaire, et qui seront dévoilés en leur temps.» Toujours dans la même correspondance, ces élus dénoncent «la gestion catastrophique de la deuxième plus importante APC à l'échelle nationale», en indiquant qu'ils ont maintes fois adressé des avertissements dans ce sens à toutes les autorités, en insistant notamment sur le caractère sacré de la mission d'élu et sur la confiance que les habitants de la commune de Constantine ont placée en eux, surtout que cette ville est sur le point de vivre la grande manifestation Constantine, capitale de la culture arabe 2015. Pour sa part, Mohamed Rira, tête de liste FLN, ancien cadre des Douanes, à la retraite, qui cumule une expérience appréciable à l'APC grâce à deux précédents mandats, affirme que dès le début lui et ses pairs susnommés ont été soigneusement tenus à l'écart. «Nous avons compris qu'il y a anguille sous roche, voire un dessein inavoué. Il ne s'agit plus ici de casquette à défendre, c'est le bien-être des administrés qui nous ont fait confiance qui est en jeu», nous a-t-il déclaré. Abdelwahab Souissi, qui jouit d'une expérience similaire, ayant également exercé un mandat précédent, confirme «l'absence de netteté du P/APC (et son équipe)», qui, selon lui, n'aurait pas dû avoir recours à un expert de Sétif pour effectuer l'étude du terrain en question. «Il (le maire) aurait dû s'arrêter au premier rapport d'expertise déclarant le terrain inconstructible, ou dans le doute, saisir le wali. Mais il a préféré transgresser la loi.» Tewfik Laroussi, enseignant universitaire, qui a été maire de Constantine durant le premier mandat pluraliste, de 2000 à 2002, et à l'origine de l'informatisation de l'état civil, nous a confié qu'il n'a jamais cautionné l'équipe actuelle de l'APC. «Une ville aussi importante mérite mieux. Ces gens-là si on ne les arrête pas, iront très loin ; personnellement j'assiste aux assemblées mais je ne signe jamais leurs P.-V. Je dénoncerai toujours les affaires que réprouve ma conscience.» Pour Hachemi Maârouf, «le P/APC aurait dû recourir à la chambre administrative au lieu d'aller à contresens d'un arrêté du wali émis en 2008, qu'il ne peut abroger».