Cette pratique qui se fait désormais à grande échelle, met en danger la santé du consommateur. De nombreux fellahs indélicats se débrouillent pour tirer les marrons du feu. La supercherie consiste à irriguer des champs de cultures maraîchères avec des eaux usées. Nous avons constaté de visu sur les lieux que le phénomène est en pleine propension. Et pour cause, tout au long du cours de Oued Rhumel, précisément au lieudit mechta Mezdoura, des dizaines d'agriculteurs utilisent frauduleusement des pompes et des turbines pour l'épandage des eaux usées sur leurs parcelles. Des riverains très au fait de cette pratique malhonnête, qui constitue un grave danger pour la santé des consommateurs, affirment que «les mis en cause ne reculent devant rien pour parvenir à leurs fins. Ils recourent souvent à l'agression d'ouvrages (canalisations et regards) pour dévier les eaux vers leurs exploitations respectives». Selon plusieurs témoignages, le procédé d'irrigation de terres agricoles par le biais d'eaux suspectes, n'est pas limité à une région donnée. Certes, à Chelghoum Laïd la problématique a pris des dimensions fort inquiétantes, voire gravissimes, mais le fléau, à moins d'en vouloir détourner le regard, ne se borne pas à cette seule région de la wilaya. A Sidi Segheir (périphérie Est de la ville de Mila), il n'y a pas longtemps, des habitants ont dénoncé le recours excessif de certains exploitants aux eaux usées pour l'irrigation des vergers. La tricherie, n'en déplaise aux services concernés, aux associations actives intervenant dans ce créneau et aux bureaux d'hygiène communaux, inscrits aux abonnés absents, est également signalée du côté de Grarem, Téleghma et Ouled Khelouf. Et la liste n'est pas exhaustive. Il y a lieu de rappeler qu'il y a quelques années, une dizaine d'agriculteurs ont eu maille à partir avec la justice. C'était lors d'une descente de la Gendarmerie nationale au niveau d'exploitations agricoles situées de part et d'autre de Oued Rhumel. L'opération s'est soldée par la traduction en justice des contrevenants et la saisie de motopompes et de turbines hydrauliques. Néanmoins, ce genre d'interventions ponctuelles n'a aucunement inversé la tendance. Le problème s'est exacerbé et est devenu un véritable péril. A tel point qu'il n'est pas déplacé de s'interroger si le contenu de nos assiettes n'est pas infecté.