« Nous sommes menacés et constamment intimidés pour abandonner nos parcelles de terre qui nous reviennent de droit, à cause d'un esprit régionaliste et tribal. » C'est par ces propos amers que les diplômés des instituts d'agriculture, bénéficiaires dans la plaine de Rechaiga, au lieudit « Erracha », tentent d'attirer une fois de plus l'attention des responsables concernés sur les dures réalités qu'ils endurent. Cela fait quatre ans, et bien qu'ils aient consenti à investir 30% du coût total du projet estimé à 16 milliards, qu'ils n'ont pas cessé de tourner en rond, voire carrément menacés dans leur vie, quand, souvent, certains de leurs protagonistes s'emploient à leur mener la vie dure. Leur demande, qui s'apparente à un SOS en direction des responsables, est dictée par les déboires qu'ils vivent au quotidien. Menaces de mort entrecoupées de sabotages répétés à l'endroit des équipements, avec tout ce que cela induit comme pertes. Pour rappel, ce sont 57 jeunes, dont 50 diplômés et 7 jeunes de la localité, bénéficiaires dans le cadre de la concession, qui voient ainsi leurs rêves s'évaporer à cause de comportements dignes de la mafia. Projet plusieurs fois relancé puis inexplicablement stoppé après bien des péripéties. Tantôt par l'APC de Rechaiga, tantôt par l'APW, à cause de supposés mécontentements populaires, non sans rétrécissement des surfaces et de la révision des listes. Des inconnus viennent de temps à autre tout arracher. Arbres fruitiers et récoltes de l'année 2003 sont ainsi partis en fumée. Même les équipements n'ont pas été épargnés par ces actes barbares destinés à intimider et, partant, à faire fuir, ce que les esprits chagrins nourris de tribalisme de mauvais aloi qualifient d'intrus. Situation aggravée par la non-réception de documents, ce qui empêche l'accès de ces jeunes à certaines facilités dont les assurances, les autorisations d'ensemencement et les crédits bancaires. Coté officiel, le DSA, Abdelkader Mouici, nuance et semble vouloir atténuer les appréhensions et les craintes de ces jeunes investisseurs en nous faisant savoir qu'il a été instruit par le wali pour faire partie d'une commission mixte appelée à sortir sur le terrain, entendre les parties en conflit et résoudre sur place les problèmes posés. Notre interlocuteur ajoute qu'il saisira l'opportunité de la rencontre de onze DSA à Tiaret, avec le secrétaire général du ministère, pour tenter une approche à même de solutionner beaucoup de problèmes pendants, dont celui dont se plaignent les diplômés des instituts agricoles.