Des mouvements de protestation ont été organisés, mercredi et samedi dernier, par les 1300 bénéficiaires de lots de terrain situés au lieudit Bab Ezzouar sud et El Alia, dans la commune de Bab Ezzouar. Les contestataires, organisés au sein de l'association El Moustakbel, voulaient, par ce geste, manifester leur colère et leur indignation suite à la décision de l'exécutif communal et de la circonscription administrative de Dar El Beïda d'interdire toute construction individuelle sur ces parcelles de terre. Entamés par leurs propriétaires, les premiers travaux de construction ont fait l'objet, mercredi dernier, d'une opération de destruction. Des bénéficiaires ont été même interpellés, nous dit-on, par les policiers dépêchés sur les lieux. Les bénéficiaires que nous avons rencontrés affirment être en possession de tous les documents prouvant qu'ils sont dans leurs droits. « La délégation exécutive communale DEC nous a affecté, en 1995, en collaboration avec les services concernés, des lots de terrain à bâtir entrant dans le cadre du social. Les plans de situation et parcellaire ont été approuvés par les autorités compétentes. La délibération et l'arrêté de transfert ainsi que la décision d'affectation des lots de terrain ont été signés. Nous sommes même en possession du procès-verbal de bornage et du permis de construire », déclarent-ils. Nos interlocuteurs précisent que cette « affaire » a été traitée par le Conseil d'Etat, instance suprême des juridictions administratives, suite au refus de l'assemblée communale de reconnaître les arrêtés d'attribution qui a donné raison aux bénéficiaires. « Nous sommes détenteurs de décisions de justice individuelles prononcées par le Conseil d'Etat, ordonnant la poursuite des travaux et interdisant à l'APC d'entraver les chantiers », attestent les bénéficiaires. Ils ajoutent que l'exécutif communal de Bab Ezzouar a été destinataire, par le biais d'un huissier de justice, de cette décision et qu'il n'a émis aucune opposition. « Après un mois d'attente, comme le stipule la loi, nous avons relancé les travaux sur la base d'études conformes aux normes parasismiques, établies par un bureau d'études agréé », déclarent nos interlocuteurs qui s'interrogent sur les dessous de cette « sombre affaire ». Les bénéficiaires qui interpellent aussi bien le ministre de la Justice garde des Sceaux que celui de l'Intérieur, demandent que justice soit faite et que les décisions souveraines de la justice soient appliquées par tout le monde. « Nul n'est au dessus de la loi », signalent-ils en guise de conclusion. « C'est une rébellion » Pour M. Bounab, président de l'APC de Bab Ezzouar, cette parcelle de terrain a été classée, en 1987 comme étant une zone d'activité. Notre interlocuteur ajoute que les décisions d'attribution distribuées par l'ex-DEC sont des décisions « mort-né », puisque, d'une part, estime-t-il, l'APC n'a pas le droit de distribuer des lots de terrain et d'autre part, ces décisions sont entachées d'irrégularité. « Le scanner a fait beaucoup de dégâts. Il y a des assiettes de terrain qui possèdent deux et même trois bénéficiaires. Ces bénéficiaires ne sont même pas en possession de permis de construire valables alors que d'autres sont loin d'être dans le besoin puisqu'ils ont enregistré les assiettes de terrain au nom de leur épouse », précise-t-il. Pour le premier responsable de l'exécutif communal, il n'est pas question d'avaliser le « laisser-aller » et d'autoriser « l'anarchie ». « C'est une véritable rébellion. Les gens sont manipulés et ils cherchent le pourrissement de la situation », déclarent-ils. Par ailleurs, M. Bounab déclarera que ces parcelles de terrain serviront, entre autres, à la réalisation de bâtiments administratifs de l'Etat : « Nous sommes en train d'appliquer les directives du chef du gouvernement interdisant toute construction sur des assiettes de terrain réservées à la réalisation de projets de l'Etat », affirme le maire de Bab Ezzouar avant de conclure que des « solutions » devront être trouvées pour les personnes nécessiteuses.