Une recrudescence des constructions illicites et d'agressions du domaine forestier public est observée depuis quelques jours à Haï Bouamama-Coca. Une dizaine d'habitations de fortune, sans aucune fondation et dépourvues de toutes commodités, viennent d'être érigées à la sortie de Coca au courant de la semaine dernière, sur la route qui mène à la corniche supérieure, ainsi que les hauteurs de la montagne. Un ballet incessant de tracteurs, munis de remorques agricoles, déchargeant des matériaux de construction, va du matin au soir. Renseignements pris, il s'agirait d'une nouvelle vague de constructions illicites qui viennent grossir celles déjà existantes. Selon un courtier rencontré sur place, il existe deux façons pour avoir une de ces habitations précaires. Certains «propriétaires» proposent des lots de terrain prêts à la construction. Ils se négocient entre 12 et 18 millions de centimes, selon la superficie et surtout la facilité d'accès. Il faut signaler que certaines parties de ce groupement d'habitations se trouvent enchevêtrées telles des favelas brésiliennes. D'autres individus proposaient, jeudi passé, des constructions finies avec livraison immédiate. Un de ces «promoteurs» tentait de nous vendre un haouch de deux chambres et une cuisine à 28 millions avec possibilité de négocier le prix. Un autre nous proposa une série de maisons dont le prix va de 18 millions à 50 millions, même avec climatiseur. Ce phénomène des constructions illicites est devenu aussi un business. Les constructions sont vendues et revendues, d'autres en location, une vraie mafia s'est érigée. Dans ce même contexte, l'année dernière, 12 personnes ont été arrêtées pour détournement d'espaces verts et arrachage d'arbres et 7 autres ont été arrêtées en flagrant délit en train de construire des habitations illicites sur le massif forestier. Les affaires d'atteinte au massif forestier ont connu une hausse en 2012. La cellule de la protection de l'environnement du groupement de la Gendarmerie nationale d'Oran a traité 75 affaires contre 30 affaires en 2011. D'autre part, près de 1 000 constructions illicites érigées sur le domaine forestier ont été démolies ces quatre dernières années. Il s'agit de constructions illicites érigées sur domaine forestier, notamment au niveau de la zone d'El-Hassi, au niveau de la forêt dite de «Coca» à Arzew, à Cap Carbon et Haï Zabana ainsi que sur les abords de la route menant vers la Corniche supérieure. A l'issue des démolitions, les assiettes de terrain ont été récupérées par le service des forêts. Toutefois, moins d'une année après l'opération de démolition des constructions illicites érigées à Coca, dans le quartier d'El Hassi, des dizaines de familles sont revenues s'installer de nouveau sur ce même terrain forestier en y érigeant de nouvelles baraques.