La problématique de la prise en charge aléatoire des personnes atteintes de cancer outre de susciter l'inquiétude, elle remet en cause notre système de santé. A voir le flux des malades qui sollicitent l'aide de l'association pourtant récente, -à peine cinq mois d'existence-, l'on est en droit de s'interroger sur la vocation première de nos hôpitaux pour ne pas dire les CHU qui consomment des budgets faramineux. Le budget de fonctionnement d'un EPH dépasse les 30 milliards de centimes sans parler de celui destiné aux EPSP censés couvrir les besoins immédiats de la population en matière de santé de proximité, selon une source proche du secteur. «L'association El Hayat est née de l'utérus de la souffrance», dira Mohamed Boussaha, son président qui compte dans son effectif des médecins généralistes, des bénévoles et des spécialistes. L'équipe entame depuis trois semaines sa première campagne de dépistage du cancer du sein. «Des femmes jusqu'ici réticentes ont accepté de subir le test, au moins une cinquantaine ont répondu a l'appel, sept d'entre elles ont été orientées vers le radiologue pour les besoins d'une mammographie», ajoute notre interlocuteur. Pour Abdelhamid Arafi, membre et médecin spécialiste en urologie, le cancer est une pathologie lourde et durable ; le nombre de nouveaux cas de cancer du sein augmente et celui des décès aussi; le dépistage a pour but de prendre en charge le cancer au premier stade ou à un stade de lésions précancéreuses d'où la nécessité de ce genre d'actions. En effet, l'association a pu en un temps- record, mobiliser bon nombre de donateurs, notamment des investisseurs ; elle dispose de deux véhicules mis a la disposition des malades du cancer pour les déplacements vers les différentes structures sanitaires du pays (Sétif, Constantine, Alger, Annaba et Ouargla) pour les besoins des séances de chimiothérapie, radiothérapie, analyses et clichés.