Une enquête épidémiologique sur la prévalence de l'hépatite C sera effectuée dans les prochains jours, a déclaré le président de l'association nationale des hépathopathies, Abdelhamid bouallag, lors de la journée d'étude sur l'hépatite chronique virale et non virale organisée, jeudi dernier, à la bibliothèque du Hamma à Alger. Il a mis en exergue le travail de proximité mené par son association à travers le territoire national depuis sa création en 2003 pour apporter assistance et soutien psychologique aux malades. « Devant les difficultés rencontrées par les malades, a-t-il souligné, l'association n'a ménagé aucun effort pour porter aide aux malades en leur procurant des traitements. » « Nous avons pu procurer le traitement à 400 malades », a-t-il indiqué. La maladie, cette inflammation du foie, semble prendre des proportions inquiétantes selon les praticiens spécialistes. Selon les statistiques avancées lors de cette journée d'étude, 320 000 Algériens sont porteurs du virus de l'hépatite C, soit 1% de la population. Cette inflammation, ont-il précisé, n'est décelée qu'accidentellement lors d'un bilan opératoire. « Si 80% des hépathopathies guérissent spontanément, en revanche, 20% des malades chroniques évoluent vers la cirrhose ou le cancer du foie qui nécessitent une greffe du foie », a affirmé le docteur. Balamane Mahfoud, secrétaire général de l'Association des gastro-entérologues libéraux de l'Algérois, organisatrice de la rencontre. Sur ce taux, seuls 160 000 malades bénéficient du traitement adéquat, a-t-il ajouté, en soulignant que l'hépatite C constitue un véritable problème de santé publique dont le traitement est lourd et coûteux. La durée du traitement bi-thérapie, oscille entre 6 et 12 mois, selon la gravité du cas, a-t-il dit, précisant qu'une seule cure revient à 1,40 million de dinars. Il a appelé, dans ce cadre, les pouvoirs publics à approvisionner régulièrement les hôpitaux en médicaments nécessaires pour une prise en charge efficiente des malades et surtout, a-t-il insisté, « penser à les faire rembourser par la sécurité sociale ». Un combat que l'association nationale des hépathopathies mène depuis quelques années. « Certes le traitement est cher, mais il est vital pour éviter la propagation de l'infection dans le pays », a-t-il averti. Insistant sur la prévention et l'éducation sanitaire, Dr. Balamane a rappelé que la majorité des malades ont été contaminés à la suite d'une transfusion sanguine ou lors de soins dentaires. « Il faut sensibiliser la population, les pouvoirs publics et le corps médical sur l'importance de la stérilisation du matériel médical », a-t-il recommandé. « Les autorités doivent impérativement promulguer des lois pour imposer les normes européennes sur la stérilisation du matériel médical ou son usage unique », a-t-il encore proposé. L'on cite, à titre illustratif, que le service de gastro-entérologie du CHU Mustapha Pacha, doté de 104 lits, ne dispose que de 3 endoscopes, soit un endoscope pour 40 malades, ont confié des praticiens. D. J.