Environ 1,5 million de personnes meurent chaque année de l'une ou l'autre de ces hépatites, faisant de la maladie « l'une des plus grandes menaces pour la santé dans le monde ». Les hépatites B et C constituent un véritable problème de santé publique en Algérie. Sa prise en charge est aujourd'hui assurée, mais des efforts restent encore à faire, ont souligné les spécialistes réunis hier lors d'une journée de sensibilisation organisée par l'association « SOS hépatites » à l'occasion de la Journée mondiale de l'hépatite au palais de la Culture. Cette rencontre qui a regroupé les représentants de l'association des différentes wilayas du pays et des malades atteints de l'hépatite C se veut, selon le président de l'association, M. Boualag, un rendez-vous annuel pour faire le point sur l'état des lieux et la prise en charge de ces maladies. Une journée lancée dans le monde en raison de l'inquiétude générée par le fait que l'hépatite virale chronique ne jouit pas du tout du degré de sensibilisation ni de la même volonté politique à s'y attaquer comme c'est le cas pour le VIH/Sida, la tuberculose ou la malaria. Tout ceci en dépit du fait que le nombre de personnes infectées de manière chronique et le nombre de personnes succombant aux hépatites virales B et C sont du même ordre. Pour le Pr Berkane, hépato-gastro-entérologue à l'hôpital de Bab El Oued et membre du conseil scientifique de l'association « SOS hépatite », les virus B et C sont à l'origine de la majorité des cas de cirrhose et de cancer hépatocellulaire. Selon lui, des progrès ont été réalisés depuis une décennie en matière de prise en charge de ces pathologies avec l'introduction du vaccin contre le virus de l'hépatite B, la biologie moléculaire pour la détection du virus de l'hépatite C et la thérapeutique mise à la disposition des patients. Il a rappelé que le traitement standard des hépatites virales est l'association intérferon pégylé alpha 2a et ribavirine. L'hygiène hospitalière mise en cause Concernant l'hépatite B, le Pr Berkane a souligné que sa prévalence en Algérie est de 2,18% selon l'étude épidémiologique réalisée en 1998. « Elle est trois fois plus fréquente que l'hépatite C en pratique hospitalière », a-t-il précisé. Cette dernière, a signalé le Dr Debzi, est estimée aujourd'hui entre 1 et 3%. « Cela veut dire qu'ils sont entre 320 000 et 960 000 malades. » Le Dr Debzi a mis l'accent sur l'épineuse question relative à l'hygiène hospitalière qui est la cause de l'apparition du virus dans beaucoup de cas. Il a ainsi plaidé pour plus d'efforts du côté de la tutelle pour une meilleure prise en charge du malade dans certaines villes du pays. Il a, entre autres, évoqué le problème de rupture fréquente de réactifs et la mise en place des moyens pour la réalisation de la biologie moléculaire qui est, selon lui, incontournable. De son côté, le Dr Terfani, de la direction de la prévention au ministère de la Santé, a déclaré qu'une enveloppe de 3,5 milliards de dinars a été dégagée par le département afin d'assurer la prise en charge médicamenteuse de ces malades. Il est aussi question d'ouvrir huit nouveaux centres de référence, en plus des 11 déjà existants. Il a tenu à préciser que le nombre de cas des hépatites B et C en Algérie enregistré en 2007 est respectivement de 1400 cas d'hépatite B et de 1000 cas d'hépatite C. Par ailleurs, l'Alliance mondiale des Hépatites, une organisation non-gouvernementale nouvellement formée, a fait aujourd'hui un appel aux gouvernements du monde entier à faire plus afin de réaliser des améliorations en matière de prévention, de diagnostic et de traitement des personnes atteintes des hépatites virales chroniques B et C.